Selon une étude menée par le Bureau d'Informations et de Prévisions Economiques (BIPE), rendue publique le 10 avril, les ménages vont sacrifier leur épargne en 2008 pour pouvoir continuer à consommer.

La société de conseil prévoit en effet une légère baisse du taux d'épargne des ménages (15,8% contre 16,2% en 2007) car, selon Cyril Blesson, directeur des services financiers et macroéconomie du BIPE, "la problématique du pouvoir d'achat va s'intensifier en 2008". Le revenu disponible brut par ménage ne progressera que de 0,4% contre 1,8 % l'an passé, impacté par le recul du marché du travail et l'inflation.

Pourtant les placements des particuliers se situent à un bon niveau général (133,5 milliards d’euros) malgré une très forte baisse du flux nouveau de crédits habitat (+5,3% en 2007 contre +16,4% en 2006) et la confirmation du ralentissement du crédit à la consommation. "Ce ralentissement n'est pas initié par la crise financière mais par la remontée des taux. On ne connaît pas de rationnement du crédit aux ménages similaire à ce qui se passe aux Etats-Unis", indique M. Blesson.

2008 : une année très liquide

L’épargne liquide reste attractive et va poursuivre sa progression entamée en 2007, favorisée  par le niveau élevé des taux à court terme. Les établissements bancaires incitent notamment les ménages à placer leur argent sur des livrets ou sur des comptes à terme de moins de deux ans.

En revanche, le marché de l'assurance vie devrait enregistrer une seconde année de décroissance de la collecte (- 2,4%). Les mauvaises performances des marchés boursiers pénalisent fortement la collecte sur les contrats en unités de compte et les transferts Fourgous.

Investissez dans l'immobilier dès 1 000 €. Notre palmarès des meilleures SCPI

Enfin, on devrait assister à un coup d'arrêt de la croissance du patrimoine des ménages en 2008 (+0,1% prévu). Ce phénomène s'explique par la baisse attendue du patrimoine immobilier (66,3% du patrimoine des ménages) et par celles des marchés boursiers.

Pour la première fois depuis 15 ans, les revenus devraient progresser plus vite que les patrimoines, selon le BIPE.