La hausse successive des prix du gaz et de l'électricité depuis le 1er janvier fait mal au portefeuille des ménages. Selon une étude menée auprès de 2 000 de ses clients par le gestionnaire de dépense Plum estime que 3 adultes sur 4 devront réduire leurs dépenses pour payer leurs factures d'énergie en 2023.

Selon les bases traditionnelles de calcul, au 1er février 2023, les tarifs réglementés de l'électricité auraient dû augmenter de près de 100% par rapport àn ceux en vigueur depuis un an. Grâce à l'intervention du gouvernement, et à l'application d'un bouclier tarifaire, le bond sera cantonné à 15%, soit en moyenne une vingtaine d'euros par mois, selon le contrat souscrit. Néanmoins ce montant va plomber durablement le budget des ménages.

Selon une étude menée auprès de 2 000 de ses clients par le gestionnaire de dépense Plum, 3 adultes sur 4 devront réduire leurs dépenses pour payer leurs factures d'énergie en 2023. En effet, selon la même source, plus d'une personne ayant répondu sur deux pense que son niveau de vie va baisser. Et il est vrai que le niveau réel des augmentations de tarifs n'est pas garanti.

Lors du précédent bouclier tarifaire, d'octobre 2021 à décembre 2022, la start-up Lite, qui accompagne les particuliers dans leurs démarches de sobriété énergétique, a étudié les factures électriques de 35 000 clients EDF, pour la plupart abonnés au tarif réglementé d'EDF. Résultat, l'augmentation moyenne des factures n'a pas été pas de 4% comme promis par le gouvernement, mais de 5,4% avec des pics à 11%, selon les ménages et le contrat souscrit.

Moins de chauffage, de voiture et de vacances

« Ces résultats sont inquiétants et montrent l'ampleur du défi qui attend les ménages pour faire face à la hausse des coûts énergétiques. Un tiers des personnes interrogées devront même réduire leurs dépenses considérablement, constate Victor Trokoudes, PDG et cofondateur de Plum. Pour faire face à l'augmentation de leurs factures, les Français réduiront leur consommation énergétique, diminueront l'utilisation de leur véhicule, réduiront leurs vacances ou remplaceront les marques qu'ils achètent habituellement. »

Globalement, la période est marquée par un pessimisme grandissant. Ainsi, deux tiers (69%) des adultes sondés pensent que l'économie française va se détériorer au cours des 12 prochains mois. Un sentiment général éloigné des propos tenus ce mardi par Bruno Le Maire sur France Inter. Le ministre de l'Economie a salué les « capacités de résistance (...) exceptionnelles » des entreprises et salariés français, quelques minutes après l'annonce par l'Insee d'une croissance de 2,6% du PIB (Produit intérieur brut) de la France en 2022.