Tandis que le bouclier tarifaire protège une bonne partie des particuliers d'une hausse trop importante de leurs dépenses de gaz et d'électricité jusqu'à la fin 2022, ceux qui résident dans des logements soumis au chauffage collectif continuent de voir leurs factures augmenter. Des millions de particuliers sont concernés.
Le« bouclier tarifaire » fait polémique. Cette mesure qui encadre les tarifs réglementés de l'électricité et du gaz jusqu'en 2022, concerne les seuls particuliers. « Le tarif réglementé de vente du gaz ne s'applique plus depuis 2016 pour les contrats professionnels ou chauffage collectif. Les mesures prises par le gouvernement en octobre de geler provisoirement le prix du gaz ne concernent donc pas le chauffage collectif des immeubles », explique l'association de défense des consommateurs (CLCV) dans un communiqué.
Electricité et gaz : faut-il modifier son contrat avant 2023 ?
Pour rappel, le gouvernement a décidé de geler les prix du gaz jusqu'à la fin 2022 afin de préserver le pouvoir d'achat des particuliers, quand les prévisions tablaient sur des augmentations moyennes comprises entre 10 et 20%, chaque mois. Même chose pour l'électricité avec une hausse du tarif bleu d'EDF limitée à 4% pour cette année. Cela représente une hausse d'environ 38 euros sur la facture annuelle moyenne d'un client résidentiel. En l'absence de mesures, l'augmentation aurait été près de 10 fois supérieure : 330 euros par an.
1 000 euros de plus sur la facture
En revanche, les immeubles soumis à des contrats collectifs doivent eux, souscrire à des offres de marché pour la fourniture de gaz. Une conséquence pour les locataires de ces bâtiments. Aujourd'hui en France, on compte 4,9 millions d'appartements au chauffage collectif dont 2 millions en HLM. La CLCV met en effet en avant les « oubliés » des mesures gouvernementales, en prenant pour exemple les locataires d'un bailleur social du Puy-de-Dôme alimentés par une chaudière collective à gaz. Leurs provisions de chauffage ont bondi de 65% sur un an, représentant « près de 800 euros par an à débourser pour un locataire d'un F4, pour une famille de quatre personnes ».
« Les prix peuvent s'envoler de 500%, entraînant des surcoûts de 800 voire 900 à 1 000 euros par an, selon le type de contrat signé avec les exploitants, chauffagistes et fournisseurs de gaz, notamment s'il est indexé à des indices qui s'envolent. Une telle hausse est intenable pour nos 12 000 locataires », s'alarme Vincent Peronnaud, directeur de l'office public d'aménagement et de construction de l'Oise, interrogé par Le Monde.
Chloé FERRERE
Après une licence à l’ESJ Paris puis un master 2 en journalisme à l’IICP, Chloé Ferrere s’est rapidement tournée vers le secteur financier. Après... Lire la suite
© MoneyVox / CF / Février 2022