Les primes d'assurance auto devraient rester stables en 2022 avant de s'envoler en 2023 selon le cabinet Facts & Figures. En cause, la hausse du prix des pièces détachées de 3,6% par an en moyenne en France depuis 2012 pour des véhicules toujours plus équipés. A tel point que, bourré de technologie, un rétroviseur peut coûter 780 euros pièce, sans compter la main-d'œuvre.

Les automobilistes devraient avoir un an de répit sur le prix de leur prime d'assurance auto. Le cabinet de conseil Facts & Figures prévoit en 2022 une augmentation moyenne des tarifs allant de 0,5% à 1%, sauf à la Maif qui a annoncé les geler une année de plus. Et si la baisse des accidents constatée depuis le début de la crise sanitaire du Covid-19 a bien profité aux assureurs, celle-ci ne se répercute pas directement chez les assurés, principalement à cause d'un élément : la hausse du coût des pièces détachées et donc des réparations notamment sur les véhicules haut de gamme, les SUV ou les véhicules électriques comme Tesla.

Un rétroviseur à 780 euros pièce

Un boom des prix que les assureurs peinent à moduler car les constructeurs ont en France un monopole sur les pièces détachées visibles. La réparation des ailes, capots, pare‑chocs, pare‑brise, feux et autres rétroviseurs pénalise donc les propriétaires des quelque 38 millions de véhicules en circulation. L'association Sécurité et Réparation Automobile (SRA) confirme que le prix des pièces de rechange des voitures a flambé ces dernières années (+ 6% en 2019 et +5,8% en 2020). Et même si la donne va changer au 1er janvier 2023 suite à une loi votée en avril, à court terme la facture reste salée.

Sur la période 2012-2020, l'assurance auto a augmenté de 0,6% par an - passant de 418 euros à 437 euros, soit 2,40 euros par an - selon le cabinet de conseil Facts & Figures. Dans le même temps, les pièces détachées ont vu leur prix grimper de 3,6% par an, en moyenne. C'est dans le détail que les prix sont les plus déconcertants. Ainsi un rétroviseur gauche électrique - réglable et rabattable - coûte entre 210 et 390 euros pour des véhicules Peugeot, Renault ou Volkswagen. Ce montant peut grimper à 417 euros pour les marques BMW, Mercedes ou Audi. Si on y ajoute des capteurs d'angle mort, un clignotant voire un chauffage pour l'hiver, la facture peut monter à 780 euros pièce, selon Facts & Figures.

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Un pare-brise coûte 25% plus cher en 2020 qu'en 2017

Le cabinet fait le même constat pour le pare-chocs avant (de 398 euros à 565 euros la pièce pour une Peugeot 208 ou une Clio) et le pare-brise. Ce dernier peut ainsi coûter plus de 800 euros pour une berline Renault ou Peugeot. Il est aussi compris entre 219 et 352 euros pour les modèles urbains comme les Twingo ou les Fiat 500. Entre 2017 et 2020, son prix a bondi de 23,8%, soit cinq fois plus que l'inflation sur la même période. Pas étonnant à ce compte que les assureurs imposent une franchise variable comprise entre 60 et 150 euros en moyenne.

La hausse est de 21% pour l'ensemble des pièces détachées entre 2017 et 2020. En parallèle le taux horaire de la main-d'œuvre monte aussi :+ 11% pour celui des carrossiers par exemple. Cyrille Chartier-Kastler, président de Facts & Figures parle de « stratégie Nespresso » adoptée par les constructeurs, au détriment des assurés et des assureurs. Un prix d'achat moindre mais un entretien qui augmente sans cesse qu'il compare à la cafetière vendue à un prix très abordable mais qu'il faut nourrir en coûteuses capsules de café. En 2023, ce sont tous ces coûts en augmentation qui devraient justifier une hausse de la prime d'assurance auto qui pourrait aller de 2% à 3%.

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