La réforme des retraites ne devrait pas pouvoir se faire d'ici la fin du quinquennat d'Emmanuel Macron et deviendra alors un thème de la campagne présidentielle en vue d'un deuxième mandat, a estimé jeudi le député LREM Roland Lescure.

« Ça ne me semble pas évident » qu'elle puisse être adoptée d'ici la fin du quinquennat, a-t-il reconnu sur France 2, notamment parce que l'agenda des 18 mois restants est chargé, entre la nécessité de « sortir l'économie de l'ornière », « vacciner tout le monde », « voter » les mesures de la Convention citoyenne pour le climat et la loi sur les principes républicains.

Mais, alors que « les métiers précaires, ceux qui sont en première ligne » pendant la crise sanitaire, sont « souvent les moins protégés », il a rappelé que la réforme voulue par Emmanuel Macron « visait notamment à s'assurer que tout le monde puisse avoir une retraite décente. Et ça ça va faire partie des débats de la campagne présidentielle », a-t-il estimé.

De même, « on aura un vrai débat politique », qui « ne pourra être tranché que dans le cadre de la campagne présidentielle », sur le redressement des « comptes publics », des « comptes des retraites » et de la dette, plombés par les conséquences de la crise sanitaire et les mesures massives de soutien à l'économie, a ajouté M. Lescure, par ailleurs président de la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.

« Un des défis je pense de la campagne présidentielle sera comment on paye, entre les chimères de ceux qui disent que l'on peut annuler la dette d'un revers de la main, et ceux, comme nous, qui pensons qu'il faut sans doute d'abord relancer la croissance », a-t-il expliqué.

Le débat sur la reprise de la réforme des retraites, repoussée à cause de la crise du coronavirus, est réapparu début décembre dans la majorité après que le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a estimé que ce devait être une « priorité absolue ».

Le président (LREM) de l'Assemblée nationale Richard Ferrand avait alors estimé que ce dossier constituerait une « excellente première réforme de deuxième quinquennat » pour Emmanuel Macron.