Les députés ont voté en commission dans la nuit de mardi à mercredi des amendements visant à taxer la charcuterie contenant des sels nitrités et à instaurer une taxe sur les « premix » à base de vin aromatisé.

Ces amendements, adoptés dans le cadre de l'examen du projet de budget de la Sécu pour 2020, devront cependant être revotés dans l'hémicycle pour être intégrés au projet de loi. L'amendement sur la charcuterie entend instaurer une taxe de 0,10 centime d'euros par kilogramme sur les produits de charcuterie contenant des additifs nitrés (nitrite, nitrate et/ou sel nitrité), accusés de favoriser les cancers colorectaux.

Un produit cancérogène pour colorer la viande

Porté par l'élu MoDem Richard Ramos et co-signé par une cinquantaine d'élus de divers groupes, notamment LREM, UDI-Agir, PS ou LFI, il a été adopté malgré les réticences du rapporteur Olivier Véran (LREM), qui a notamment fait valoir que l'impact de la mesure n'avait pas été suffisamment évalué. Sont visés les produits de charcuterie dans leur ensemble (jambon, saucisson, pâté, rillette...) précise l'amendement. Les nitrites permettent d'obtenir la couleur rose du jambon et d'en assurer la conservation, et l'industrie a beaucoup de mal à s'en passer.

Les députés ont également adopté un autre amendement d'Audrey Dufeu Schubert (LREM) visant à étendre la taxe « premix » (boissons mélangeant alcool et boisson non alcoolisée très sucrée) aux « premix » à base de vin mais avec une taxation inférieure. Les alcools de type « vinpops » (rosé pamplemousse, blanc pêche...) seraient taxés de 3 euros par décilitre d'alcool pur, là où les autres « premix » sont taxés à 11 euros.