Les tarifs réglementés de l’électricité vont augmenter de plus de 7% en 2019. Il existe toutefois de nombreuses offres alternatives, qui affichent la promesse d'une énergie moins chère et plus verte.

Une hausse de 5,9% le 1er juin dernier ; une autre à venir de 1,25% le 1er août : les foyers qui paient leur électricité au « tarif bleu » d’EDF ne sont pas à la fête actuellement. Après avoir été gelé fin 2018, au plus fort de la crise des Gilets jaunes, le tarif réglementé de l’électricité, fixé par les pouvoirs publics, est en cours de rattrapage. Au final, il devrait augmenter de plus de 7% en 2019. L’équivalent d’une centaine d’euros sur un an pour un foyer se chauffant à l’électricité.

Logiquement, dans ce contexte, vous êtes nombreux à vous poser la question : le moment ne serait-il pas venu de migrer vers une offre alternative ? Depuis 2007 en effet, le marché français de l’électricité en France a été progressivement dérégulé. Et la disparition du monopole d’Electricité de France (EDF) a entraîné l’émergence d’une myriade de nouveaux fournisseurs : près d’une trentaine actuellement. EDF elle-même s’est mise à la page et propose également - en plus des tarifs réglementés - des « offres de marché », au prix fixé librement, par contrat, et non plus par les pouvoirs publics.

7,8 millions de foyers, sur les 32,7 millions équipés de l’électricité, ont ainsi déjà sauté le pas et sont sortis des « tarifs bleus ». Et leur flux progresse : 129 000 clients par mois sont passés chez les fournisseurs alternatifs en 2018, contre 110 000 en 2017 et 73 000 en 2016.

Quelques offres phares des fournisseurs alternatifs

Total Direct Energie - Produit de la fusion, en avril 2019, de Direct Energie et de Total Spring, Total Direct Energie est aujourd’hui un des principaux concurrents d’EDF. Son offre se découpe en 3 :

  • la formule online : 10% d’économie par rapport au tarif réglementé hors taxes ;
  • la formule classique : 5% de réduction, et la possibilité de faire un point annuel avec un expert ;
  • la formule verte : 2% de réduction, avec une électricité 100% d’origine éolienne et solaire.

ENI - Géant italien de l’énergie, ENI est présent en France sous sa marque depuis 2012. Il propose une large gamme d’offres :

  • Webeo : offre 100% web, avec une promesse d’économie de 35% en heures creuses, par rapport au tarif heures pleines d’ENI, lui-même aligné sur le tarif réglementé mais bloqué pendant un an ;
  • Astucio Eco, avec un prix HT bloqué pendant 3 ans, uniquement révisable à la baisse ;
  • Astucio Eco Protection + déménagement, qui inclut une assistance chaudière, plomberie et électricité intérieur ;
  • Astucio Planète, avec un prix HT bloqué pendant 3 ans, uniquement révisable à la baisse, et une électricité 100% verte.

Vattenfall - Le leader du marché de l’énergie en Suède a lancé son offre à destination des particuliers depuis octobre 2018, avec une double promesse écologique et tarifaire : une électricité neutre en carbone, et un prix 10% moins cher que le tarif réglementé hors taxes.

Engie - Engie, anciennement Gaz de France, s’est aussi mis à l’électricité, à la faveur de l’ouverture du marché. L'offre Elec Weekend+ permet de bénéficier d’une extension à l'ensemble du weekend, du vendredi minuit au dimanche minuit, du tarif heures creuses, réduit de 30% par rapport au tarif heures pleines d'Engie.

Changer de fournisseur ? Pas très compliqué !

La question de quitter les tarifs réglementés se pose d’autant plus que la démarche est très simple. Plus même que de changer d’opérateur téléphonique ! La procédure est gratuite et c’est votre nouveau fournisseur qui se charge de résilier l’ancien contrat. Et il n’est pas nécessaire de changer ou de modifier le compteur : il n’y a donc pas de coupures d’alimentation.

Au final, il suffit, pour changer, de fournir son numéro de PDL (« point de livraison ») à 14 chiffres, figurant sur votre facture d’électricité. Dans le cadre d’un déménagement, on vous demandera également l’adresse complète du logement, ou le nom de l’ancien occupant. Enfin, si votre compteur n’est pas un modèle Linky communicant, vous devrez relever l’index du compteur. Et c’est tout ! Une fois votre demande prise en compte, le changement peut se faire sans délai.

Toujours possible de revenir en arrière

Autre interrogation légitime : une fois qu’on est passé à la concurrence, peut-on revenir au tarif bleu d’EDF ? La réponse est oui. Il suffit d’en faire la demande à EDF, ou à l’entreprise locale d’électricité (ELD) qui fait office de fournisseur historique dans votre région.

Une exception, toutefois, si la puissance souscrite dépasse 15 kVa avec l’option base du tarif bleu. Depuis un arrêté de 2010, les puissances de 18 à 36 kVA ne sont plus disponibles pour les clients résidentiels. Elles ne concernaient que de très grands logements chauffés à l’électricité.

Quelles sont les économies possibles ?

Changer, c’est bien, mais est-ce vraiment intéressant financièrement ? Les offres de marché sont-elles vraiment moins chères que le « tarif bleu » ? La réponse demande forcément à être nuancée, en fonction des caractéristiques de l’offre de marché souscrite… Mais en règle générale, cette réponse est positive.

La commission de régulation de l’énergie (CRE), organisme indépendant chargé de surveiller le marché de l’électricité et du gaz, a ainsi calculé qu’à Paris, en mars 2018, le prix de l’offre de marché la moins chère, parmi celles indexées sur le tarif réglementé, était inférieur de 7%, TTC au tarif réglementé lui-même pour un client moyen au tarif base. La ristourne était même de 8% pour un client moyen au tarif heures pleines/heures creuses.

Toutes les offres de marché se valent-elles ?

Fin 2018, la CRE a dénombré près de 60 offres de marché. Le plus difficile, au final, c'est de choisir pour laquelle opter ! Cela dépend d’abord de votre objectif. Souhaitez-vous, avant tout, payer le moins cher possible ? Gagner en souplesse ? Ou privilégier une électricité plus propre, car issue du solaire ou de l’éolien ?

Autre critère de différenciation : le type de tarification. Certaines offres, en effet, restent indexées sur l’évolution du tarif réglementé, tout en proposant une remise par rapport à celui-ci. D’autres proposent un tarif fixe sur plusieurs années. D’autres, enfin, sont révisables à intervalles réguliers. Pas évident de s’y retrouver.

Enfin, il y a le fournisseur. Préférez-vous faire confiance à un grand acteur du secteur de l’énergie, comme Total ou Engie ? A un fournisseur historique étranger, comme Vattenfall (Suède) ou ENI (Italie) ? A un acteur low cost, comme Leclerc ou Cdiscount ? Ou êtes-vous prêts à faire confiance à un acteur émergent, spécialisé par exemple, dans l’électricité verte ? Vous avez le choix.