Les établissements bancaires ont détecté 3,4 millions de clients en fragilité financière en 2018, selon un rapport publié lundi par la Banque de France, un chiffre en hausse dû à l'amélioration de l'identification de ces cas.

En 2017, le nombre de ces clients dits fragiles avaient en fait atteint 3,25 millions et non 3,6 millions comme indiqué initialement l'an dernier par l'Observatoire de l'inclusion bancaire. Cette entité de la Banque de France, chargée des questions d'inclusion financière, explique avoir dû procéder à un retraitement des chiffres de 2017 en raison d'une erreur informatique d'un groupe bancaire dans la comptabilisation de la population financièrement fragile.

Sont considérés comme clients bancaires fragiles les personnes en procédure de surendettement, inscrites au fichier central des chèques (à la suite du rejet de plusieurs chèques impayés), celles connaissant des incidents de paiement réguliers ou disposant de faibles ressources.

L'offre spécifique toujours aussi peu souscrite

Les banques sont tenues par la loi d'identifier ces clients puis de leur proposer l'offre spécifique, soit une offre bancaire de base d'un montant mensuel de 3 euros sans autorisation de découvert et avec émission de chèques très limitée afin d'éviter tout incident bancaire. Mais cette offre bancaire est peu sollicitée par les clients en situation financière fragile, seuls 11% d'entre eux en bénéficiaient à fin 2018, soit 348.000 personnes, selon les chiffres de l'Observatoire.

Depuis septembre dernier, à la demande du ministre de l'Economie Bruno Le Maire, les frais d'incidents bancaires pour les détenteurs de l'offre spécifique sont plafonnés à 20 euros par mois et 200 euros par an. Conséquence du mouvement des Gilets jaunes, les banques s'étaient engagées en décembre, sur demande du président de la République, à plafonner les frais d'incidents bancaires à 25 euros mensuels pour l'ensemble des clients bancaires fragiles, non détenteurs de l'offre spécifique.

210 euros de frais de rejet, 150 euros de commissions d'intervention

En matière de frais d'incidents bancaires, la différence est visible entre ces clients non souscripteurs de l'offre spécifique et ceux qui en bénéficient. Ces derniers ont payé en moyenne l'an dernier 185 euros de frais bancaires contre 300 euros pour les clients fragiles non souscripteurs. De même, les montants de frais d'incidents bancaires ont également baissé pour ceux qui en paient : 210 euros de frais de rejet l'an dernier contre 230 euros en 2017 et 140 euros de commissions d'intervention en moyenne contre 150 euros en moyenne en 2017.

« Nous pouvons encore faire des progrès notamment sur la détection précoce des clients en situation de fragilité financière », a déclaré le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, ajoutant qu'il espérait voir également baisser le montant moyen annuel des frais bancaires facturés aux clients fragiles.