Le 6 mai dernier, Crussol et CNA Insurance Company Limited ont été condamnés à verser 775 000 euros à 5 épargnants dans le cadre du scandale Aristophil. Une première condamnation, mais une goutte d’eau au regard des pertes en jeu.

Plus de 4 ans après l’ouverture d’une enquête, une première condamnation a été prononcée dans le cadre de l’affaire Aristophil, du nom de cette société qui proposait d’acquérir des vieux manuscrits à un prix surestimé. Ainsi, la société ardéchoise Crussol et la compagnie d’assurance britannique CNA Insurance Company Limited ont été condamnées solidairement par le Tribunal de grande instance (TGI) de Privas, en Ardèche, à rembourser 65% du montant investi par 5 plaignants. C’est-à-dire entre 57 000 et 347 250 euros pour un montant total de 750 000 euros, comme le rapporte l'Agence France Presse.

Dans le détail, la cour de Privas reproche à la société de courtage d’avoir manqué à son devoir d’information et de conseil en présentant « une image faussement séduisante » des placements, tout en ne signalant pas à ses clients qu'elle touchait une commission d’Aristophil. Cette mise à l’amende pourrait en appeler d’autres. Car de nouvelles décisions de justice sont attendues à Paris, Bordeaux ou encore à Caen.

Crussol n'est en effet que l'un des nombreux courtiers à avoir vendu les placements atypiques de la société Aristophil. Cette dernière proposait d’acquérir en pleine propriété ou en indivision des livres anciens avec un retour sur investissement de près de 10% par an et de 40% au moment de la revente. Mais ce rendement est resté au stade de la promesse pour les 18 000 épargnants ayant injecté un total de 900 millions d’euros dans ce montage. Jusqu’ici, la vente aux enchères des manuscrits aboutit à une perte en capital de plus de 80% à cause de « la bulle spéculative créée de toutes pièces par Aristophil », estime le jugement du TGI de Privas, cité par l’AFP.