Le gouvernement a déjà accordé 11 milliards d'euros de baisse depuis 2017. 13 milliards de plus sont prévus d'ici 2022 avec la suppression totale de la taxe d'habitation. Emmanuel Macron doit annoncer de nouvelles mesures ce soir.

Des milliards comme s'il en pleuvait. Joël Giraud, le rapporteur général du Budget à l'Assemblée vient de chiffrer les baisses d'impôts décidées par le gouvernement. Résultat, d’après ses calculs, ce sont 11 milliards d’euros qui à ce jour ont été rendus aux ménages depuis le début du quinquennat.

Dans le détail, ils ont bénéficié de 7 milliards d’euros avec la suppression en cours de la taxe d’habitation pour 80% des particuliers. Les nouvelles règles sur la fiscalité du capital avec la mise en place de l’IFI à la place de l’ISF et l’entrée en vigueur du prélèvement forfaitaire unique, à savoir la flat tax, ont libéré 5 milliards d’euros. « L’exonération et la défiscalisation des heures supplémentaires soutiendront le pouvoir d’achat à hauteur de près de 3 milliards d’euros en 2019 », ajoute le député dans son rapport d’information. Un coup de pouce plus qu’annulé par les relèvement successifs des prix du tabac (1,4 milliard d’euros) ou encore la hausse de la fiscalité énergétique avec la taxe carbone (2,4 milliards d’euros). Et ce n'est pas fini ! D’autres baisses d’impôts sont prévues d’ici 2022 : 13 milliards d’euros très exactement grâce à la l’exonération totale de la taxe d’habitation pour l’ensemble des Français.

Au total, si on ajoute les « cadeaux » aux entreprises avec notamment la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés et la montée en charge du CICE, transformé en baisse pérenne de cotisations sociales, la baisse des prélèvements obligatoires, gravée dans le marbre, atteint 32 milliards d’euros sur 5 ans.

Mais surprise, de nouvelles baisses d’impôts sont (encore) à venir. Emmanuel Macron doit sortir de son chapeau des mesures pour répondre à l’impatience sociale traduite par la fronde des Gilets jaunes. Lors d’une conférence de presse, ce soir, il devrait annoncer une baisse de la pression fiscale pour les classes moyennes, financée par la « suppression de certaines niches fiscales », d’après son projet d'allocution qui devait à l’origine être prononcé le jour de l’incendie de la cathédrale Notre-Dame.

Eventé dans la presse, celui-ci prévoyait aussi la réindexation des pensions inférieures à 2 000 euros par mois dès 2020, mais aussi la pérennisation de la prime exceptionnelle jusqu’à 1 000 euros, défiscalisée et désocialisée. Aujourd’hui ouverte aux salariés touchant jusqu'à 3 600 euros mensuels net, elle a bénéficié à 29% des salariés selon un sondage publié hier par l’Ifop.