6,8 millions de salariés ont réalisé en moyenne 11 heures supplémentaires au premier trimestre. Grâce à leur récente défiscalisation, elles ont permis un gain moyen de 98,50 € par personne.

C'est le retour en grâce du travailler plus pour gagner plus cher à Nicolas Sarkozy. Introduite en 2007, la défiscalisation des heures supplémentaires avait été abrogée par son successeur, François Hollande, en 2012. Emmanuel Macron l’a ressortie de son chapeau, en décembre dernier, pour enrayer la colère des Gilets jaunes. Et voici que sonne l’heure du premier bilan.

Ainsi, elle a bénéficié à 6,8 millions de salariés du privé au première trimestre, révèle ce jeudi matin RTL. Ils ont réalisé en moyenne 11 heures supplémentaires par mois, contre 10,7 au quatrième trimestre 2018 et 10,4 un an plus tôt. Au total, c’est un gain de pouvoir d’achat supplémentaire de 670 millions d’euros : 400 millions d'euros d'exonération de cotisations et 270 millions d'euros d'impôt sur le revenu en moins. Sur l’ensemble de l’année, le coup de pouce global est évalué à 3 milliards d’euros par le gouvernement.

Pour un salarié du privé payé 1 500 euros nets par mois et qui fait 11 heures supplémentaires, le bonus est de 50 euros par mois depuis janvier, et représente 600 euros pour toute l'année. Pour l'ensemble des 6,8 millions de personnes concernées, le gain moyen aura été de 98,50 euros sur les 3 premiers mois de l'année.

Ces chiffres doivent être dévoilés officiellement par le Premier ministre, Edouard Philippe, lors d’un déplacement en Charente. Il doit, à cette occasion, faire le point sur les mesures en faveur du pouvoir d’achat entrées en vigueur au 1er janvier, parmi lesquelles on trouve aussi la prime d'activité élargie à 5 millions de bénéficiaires et la prime exceptionnelle défiscalisée jusqu’à 1 000 euros, réservée aux salariés payés moins de trois fois le Smic, soit 4 563 euros bruts en 2019.

Pour mémoire, tous les salariés, y compris les fonctionnaires, peuvent bénéficier en théorie de la défiscalisation des heures supp. Les sommes perçues sont exonérées d'impôt sur le revenu jusqu'à 5 000 euros nets par an - mais pas de CSG-CRDS.