Le pouvoir d'achat par habitant devrait croître de plus de 1,5% en 2019, et d'environ 6% sur la période 2015-2020, a estimé mercredi le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, ajoutant qu'il « faut rester très attentif aux effets de distribution et aux inégalités ».

« Bien sûr, cette moyenne ne rend pas compte de la situation individuelle de chacun, à laquelle les Français sont d'abord sensibles », a reconnu François Villeroy de Galhau lors d'une audition à la Commission des Finances au Sénat, sur fond de mouvements des « gilets jaunes » et de cahiers de doléances qui placent le pouvoir d'achat en tête des préoccupations des Français.

De 2016 à 2018, la progression du pouvoir d'achat a surtout été tirée « par les créations d'emploi avec à l'inverse une croissance faible de la productivité », a expliqué le gouverneur de la Banque de France. « Aujourd'hui, nous voyons cette productivité par salarié dans les entreprises redémarrer, entre +0,8 % et +0,9 % par an : la croissance donne dorénavant un peu moins d'emplois mais plus de salaires », a-t-il poursuivi, prédisant une accélération de la croissance du salaire moyen jusqu'à 2,4% en 2020.

Ralentissement de l'inflation

L'Institut national des statistiques (Insee) estime de son côté que la progression du pouvoir d'achat des ménages sera de 2% en 2019, grâce aussi au ralentissement de l'inflation, qui s'est élevée à 1,8% en moyenne annuelle en 2018, mais devrait retomber à 1% sur un an d'ici juin.

« Ces perspectives encore satisfaisantes sont entourées cependant d'incertitudes croissantes, liées à notre environnement européen et international », a cependant nuancé le gouverneur de la Banque de France, mentionnant « les postures protectionnistes initiées par l'administration américaine », la croissance chinoise qui « apparaît plus aléatoire » ainsi que « le rejet par le parlement britannique du projet d'accord sur le Brexit ».