L'Insee a de nouveau relevé mardi sa prévision de croissance pour 2017 qu'il porte de 1,8% à 1,9%, l'économie française gardant le rythme amorcé depuis fin 2016, soutenue par l'optimisme des chefs d'entreprise.

« La croissance est installée depuis fin 2016 sur un rythme solide, d'environ 0,5% par trimestre », a commenté lors d'une conférence de presse Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l'institut statistique. D'ici la mi-2018, « la France garderait cette cadence », a-t-il ajouté. Selon la note de conjoncture trimestrielle de l'organisme public, le produit intérieur brut (PIB) devrait ainsi augmenter de 0,6% sur les trois derniers mois de l'année, puis progresser de 0,5% au premier trimestre 2018. Il devrait ensuite légèrement ralentir à +0,4% au deuxième trimestre.

A ce rythme, l'« acquis de croissance » - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité ne progressait pas sur les deux derniers trimestres de 2018 - s'établirait à fin juin à 1,7%, laissant donc augurer un bon chiffre sur l'ensemble de l'année.

Le climat des affaires au plus haut depuis 2008

A l'origine de cette bonne cadence, l'optimisme des chefs d'entreprises : le climat des affaires a atteint en novembre son plus haut niveau depuis début 2008.

Outre la production qui devrait être dynamique, aussi bien dans l'industrie que les services, l'investissement des entreprises devrait rester particulièrement solide et progresser de 1,2% au dernier trimestre 2017, puis de 1,1% et 0,9% sur les deux trimestres suivants.

La France devrait aussi profiter en fin d'année d'une envolée des exportations, grâce à un rattrapage des ventes aéronautiques civiles, à de bonnes exportations agricoles et au redressement du tourisme après les attentats de 2015 et 2016. Début 2018, les exportations aéronautiques devraient par contrecoup marquer le pas et les importations augmenter pour servir la demande intérieure. Mais selon l'Institut de la Statistique, le commerce extérieur ne devrait plus peser négativement sur la croissance à mi-2018, ce qui serait du jamais vu depuis cinq ans.

Ralentissement attendu de la consommation des ménages

En revanche, le pouvoir d'achat des ménages devrait pâtir début 2018 « des effets du calendrier fiscal », selon l'Insee. Les mesures défavorables à ce pouvoir d'achat (hausse de la CSG, de la fiscalité sur le tabac et les produits pétroliers) seront en effet concentrées sur le début d'année, tandis que les mesures favorables, en particulier la réduction de la taxe d'habitation, interviendront en fin d'année.

De fait, la consommation des ménages devrait ralentir et progresser de seulement 0,3% par trimestre d'ici la mi-2018, après avoir augmenté de 0,6% au troisième trimestre 2017. Et ce malgré l'accélération des revenus d'activités, liée à la hausse des difficultés de recrutement des entreprises qui n'hésitent pas à augmenter les salaires pour attirer ou conserver des employés.