L'Insee a relevé sa prévision de croissance pour 2017 en France, à 1,8% contre 1,6% prévus jusqu'alors, prévoyant d'ici la fin de l'année une accélération des exportations et de l'investissement des ménages et des entreprises.

Le produit intérieur brut (PIB) devrait augmenter de 0,5% aux troisième et quatrième trimestre, permettant à la croissance d'accélérer sur l'année à 1,8% « après trois années de croissance modeste autour de 1% », indique l'institut statistique dans son point de conjoncture publié jeudi.

Du « jamais vu depuis 2011 »

Ce serait du « jamais vu depuis 2011 », a souligné Dorian Roucher, chef de la division Synthèse conjoncturelle de l'Insee, lors d'une conférence de presse. Cette prévision rejoint celle du ministre de l'Economie et des Finances Bruno Le Maire, qui a estimé dimanche que la croissance dépasserait les 1,7% inscrits par le gouvernement dans son projet de loi de finances (PLF) et s'établirait sans doute « autour de 1,8% ».

Cette révision à la hausse tient notamment à la solidité de l'investissement des entreprises et « surtout des ménages, qui bénéficient toujours de la baisse des taux d'intérêt », a expliqué Dorian Roucher. L'Insee prévoit ainsi une hausse de 5% de l'investissement des ménages, « une croissance inédite depuis 2006 », et de 3,9% de celui des entreprises (après 3,4% en 2016).

+3,3% pour les exportations

Par ailleurs, la France devrait voir ses exportations prendre de l'élan et croître de 3,3% après 1,9% en 2016, « profitant partiellement de la reprise du commerce mondial mais aussi du retour des touristes et du redémarrage des centrales nucléaires » qui avaient été arrêtées pour maintenance à la fin de l'année dernière.

En revanche, le pouvoir d'achat et la consommation devraient ralentir, en raison notamment du regain d'inflation (1%). Mais celui-ci devrait toutefois être compensé par les hausses de salaires, notamment dans la fonction publique. La consommation des ménages devrait freiner à +1,1% après +2,1% en 2016, certains événements ponctuels l'ayant particulièrement dynamisée l'an dernier, tels que la vente de billets du championnat d'Europe de football, les températures basses qui ont stimulé les dépenses de chauffage et le changement de standard de diffusion télévisuelle qui a poussé les Français à acheter de nouveaux équipements.