L'Assemblée nationale a décidé jeudi de prolonger jusqu'à samedi soir inclus les discussions sur la première partie du projet de budget 2018, entamées mardi, en raison de la lenteur des débats, a-t-on appris de source parlementaire.

La décision a été prise en conférence des présidents, qui réunit les principaux responsables de l'institution, dont son président, et le secrétaire d'Etat aux Relations avec le Parlement. Jeudi à 18 heures, il restait encore près de 1 000 amendements à discuter par les députés, qui n'avaient encore abordé aucune mesure phare du projet de loi de finances. Ils devaient commencer à débattre dans la soirée du prélèvement forfaitaire unique (PFU, ou « flat tax ») sur les revenus du capital, et vraisemblablement vendredi de la réforme également controversée de l'impôt de solidarité sur la fortune.

Si les députés n'ont pas fini dans la nuit de samedi à dimanche, une autre séance est possible lundi soir. Le vote solennel en première lecture sur cette première partie du projet de budget, consacrée aux ressources, est prévu mardi.

Woerth : il faut « respecter une certaine cadence »

Le président de la commission des Finances Eric Woerth (LR) a plaidé dans l'hémicycle pour que les députés essayent de « respecter une certaine cadence ». « Je sais bien que chacun veut parler à juste titre, qu'il y a beaucoup d'amendements, tout ça est évidemment nécessaire. Mais, en même temps, il faut vraiment essayer de limiter le temps passé, que ce soit les députés ou le gouvernement, pour essayer de terminer dans les temps », a-t-il dit.

« Devoir siéger samedi, est-ce qu'on a envie de siéger dans la nuit, je ne sais pas ? Est-ce qu'on a envie de siéger lundi ? », a ajouté le député de l'Oise, avant de demander vers 18 heures une supension de séance pour que « chaque groupe puisse regarder comment essayer de faire appliquer une coordination » pour une meilleure « productivité ». A la reprise, le premier député à s'exprimer a lancé : « Je montre l'exemple », a-t-il dit, maintenant son amendement sans prendre du temps de parole pour le défendre.