Emmanuel Macron s'est vivement défendu mardi à Amiens de mener une politique pour les riches, comme le lui reprochent ses adversaires, mettant en avant les différentes mesures en faveur des classes moyennes et des « plus fragiles ».

« Beaucoup de gens qui dénoncent [les riches, NDLR] en sont parfois quand on regarde les statistiques parce que, dans notre pays, statistiquement, on l'est très vite », a tancé le chef de l'Etat, interpellé par une journaliste de l'AFP sur les critiques émises contre sa politique qui favoriserait les « riches », en marge d'une visite du site de Prima, sous-traitant de Whirlpool.

Le président venait de plaider en faveur du développement de l'investissement. « Qui sont les gens qui investissent ? Des gens qui sont prêts à prendre des risques et qui vont gagner quand, au rendez-vous de ces risques, il y a le succès ». Emmanuel Macron a fustigé « ces formules dans lesquelles les passions tristes françaises aiment s'enfoncer ».

« Vous savez, pendant des années, on a bien taxé dans notre pays les gens qui réussissaient et puis on a bien rigidifié les choses sur le marché du travail. On a fait quoi ? Des bons plans sociaux avec beaucoup d'intérimaires à côté », a-t-il développé. « Moi, je ne veux pas de ça pour mon pays et en particulier pour ma région », a dit ce natif d'Amiens, plaidant pour un pays où on permet aux entrepreneurs « de réussir », où on « les aide justement à développer leurs entreprises ».

Macron a égréné les mesures favorables aux « classes moyennes »

Le chef de l'Etat a répondu aux critiques sur le projet de loi de finances 2018, en égrénant les mesures en faveur des moins favorisés : « augmentation massive dans ce budget de la prime d'activité » ; baisse des cotisations salariales « qui donnera du pouvoir d'achat à tous les travailleurs » ; « suppression en trois années de la taxe d'habitation... ». « Ce n'est pas les plus riches qui en profiteront, (...) ce sont les classes moyennes françaises », a-t-il assuré. Pour « les plus fragiles, il faut la solidarité », a-t-il poursuivi, citant les « engagements » sur le minimum vieillesse ou l'allocation adulte handicapé.

Interpellé à plusieurs reprises lors de sa visite sur le site de Whirlpool sur la question des intérimaires, oubliés du projet de reprise, Emmanuel Macron en a profité pour défendre vigoureusement la réforme du droit du travail. « La bonne réponse, ça n'est pas d'interdire par la loi l'intérim, et je ne le ferai pas. Les intérimaires ne sont pas en situation satisfaisante mais c'est le résultat de nombreux blocages », a-t-il dit. « Donc, la vraie réponse c'est de donner beaucoup plus de souplesse dans l'entreprise et la branche par le dialogue ».