Le rapporteur général de la commission des finances du Sénat, Albéric de Montgolfier (LR), a évalué le déficit public en 2017 à 3,2% du PIB, et non 2,7% comme le prévoit le gouvernement, selon un communiqué de la commission diffusé jeudi.

« Compte tenu du caractère optimiste des hypothèses de croissance de l'activité et d'évolution des dépenses publiques, le rapporteur général estime que le déficit public serait, en 2017, supérieur de 8,3 à 11,8 milliards d'euros aux anticipations gouvernementales », précise le communiqué.

« L'héritage budgétaire du gouvernement sera très lourd »

Le sénateur d'Eure-et-Loir en conclut que « l'héritage budgétaire de l'actuel gouvernement sera très lourd ». Il estime aussi que « dans le cadre d'un projet de loi de finances qui présente toutes les caractéristiques d'un budget de campagne, les dépenses des ministères et des opérateurs de l'État accusent un net dérapage et seront supérieures de 10 milliards d'euros à la programmation ». La masse salariale de l'État devrait connaître en particulier une progression de 4% en 2017, selon lui. « Une telle augmentation des dépenses de personnels n'avait pas été constatée depuis 2002 », affirme Albéric de Montgolfier.

En matière de fiscalité, le gouvernement « fait des promesses qui contribuent à dégrader de 7,7 milliards d'euros le solde public de 2018 », ajoute-t-il en citant notamment la hausse du crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), la baisse de l'impôt sur les sociétés ou encore la création d'un crédit d'impôt en faveur des associations.

Le gouvernement « ajoute 25 milliards de charges jusqu'en 2021 »

Le sénateur accuse encore le gouvernement d'« ajouter 25 milliards d'euros de charges jusqu'en 2021 », dont le programme de rénovation urbaine et le plan de construction d'établissements pénitentiaires, « quasiment pas dotés de crédits de paiement dans le projet de loi de finances pour 2017 ». Le projet de loi de finances 2017 doit être examiné en séance par le Sénat à partir du 24 novembre.