Les copropriétaires d'une résidence du Maine-et-Loire ont demandé vendredi la reconnaissance de la nullité de l'achat de leurs appartements devant la justice où ils ont assigné pour tromperie le groupe Akerys, le promoteur, mais aussi les établissements bancaires, commerciaux et assureurs de l'opération immobilière, ont expliqué leurs avocats.

Originaires de toute la France, les plaignants estiment avoir été victimes d'un dol, autrement dit d'une tromperie, en investissant dans une résidence de Beaupréau (Maine-et-Loire), dans le cadre du dispositif de défiscalisation De Robien. Des placements immobiliers « sûrs en apparence », mais dont la rentabilité s'est révélée en réalité complètement défaillante, selon les plaignants.

« En 2008, pour payer moins d'impôts, j'ai investi 120.900 euros dans un T2, via un emprunt dont la mensualité devait être couverte en partie par un loyer garanti. La réalité, c'est que ce loyer n'a cessé d'être revu à la baisse et que la valeur vénale de l'appartement a été divisée par deux aujourd'hui », raconte Christian Palous, l'un des propriétaires, venu d'Annecy (Haute-Savoie) pour assister à l'audience qui a duré près de quatre heures devant le tribunal de grande instance d'Angers.

L'appât de la défiscalisation

Au cœur du « dol » revendiqué par les plaignants, le potentiel locatif de la ville où a été construite la résidence, « totalement surestimé », pointe Richard Jonneman, l'un de leurs avocats. « Sous couvert de défiscalisation, le procédé était totalement sournois. On vendait clef en main, frais compris, revalorisation de 2% par an et capital garanti en cas de revente, des appartements à des clients comme par hasard très éloignés géographiquement du lieu d'implantation de la résidence », précise l'avocat.

Vendredi matin, les copropriétaires se sont présentés tout de blanc vêtus au palais de justice d'Angers, pour signifier leur innocence. Une délégation a été reçue à la préfecture de Maine-et-Loire après l'audience, « parce que les conséquences de ce type défiscalisation, c'est que des foyers qui payent plusieurs milliers d'euros ne versent plus rien aujourd'hui dans les caisses de l'État. Où est le sens ? », interroge Christian Palous. Les jugements seront rendus individuellement à partir du 27 mai prochain.