Au cours du second semestre 2015, la Banque centrale européenne a retiré de la circulation 445.000 faux billets en euros. Sur l'ensemble de l'année 2015, le volume de fausse monnaie saisie atteint presque les 900.000 coupures, en hausse de 7% sur un an et de 25% par rapport à 2013.

« Les billets en euros demeurent un moyen de paiement sûr et fiable. » Dans sa communication, la BCE se veut rassurante sur la sûreté de ses billets et relativise le phénomène des contrefaçons, dont « le nombre reste très faible par rapport à l’encours total, en augmentation, des billets authentiques en circulation (plus de 18 milliards de coupures au second semestre 2015) ». Le nombre de faux billets saisis en 2015 (899.000) n’en reste pas moins en nette augmentation par rapport à 2014 (838.000) et surtout 2013 (670.000).

La banque centrale européenne ne fournit pas d’explications sur cette inflation : est-ce la conséquence d’une recrudescence de la production de fausse monnaie, d’une répression plus efficace ou d’une vigilance accrue des usagers et commerçants ? Elle rappelle simplement les efforts de communication déployés « pour aider le public à distinguer les contrefaçons des billets authentiques et pour assister les professionnels manipulant des espèces afin que les machines de traitement des billets et les automates puissent identifier systématiquement les billets contrefaits et les retirer de la circulation ».

De plus en plus de 50 euros

L’année 2015 a été marquée par le lancement d’un nouveau billet de 20 euros, le troisième de la nouvelle série Europe que la BCE a voulue plus résistante et mieux sécurisée. L’enjeu était de taille, dans la mesure où cette coupure fait partie des plus utilisées (notamment en France) et est de très loin la plus souvent contrefaite. Ainsi, sur les 445.000 faux billets saisis entre juillet et décembre 2015, plus de 46% étaient des 20 euros. Toutefois, leur part a tendance à baisser assez nettement : ils représentaient 60% de la fausse monnaie saisie au second semestre 2015 et 55% au 1er semestre 2015.

Les faussaires semblent ainsi se tourner plus volontiers vers des billets de valeur supérieure, plus surveillés mais aussi plus rentables à produire. La part des 50 euros est ainsi passée de 31% au 1er semestre à 37% au second, celle des 100 euros de 8,5% à 10%.