La Banque centrale européenne (BCE) a, sans surprise, laissé inchangé jeudi son principal taux directeur, à 0,05%, et indiqué que d'autres décisions de politique monétaire allaient être annoncées plus tard.

L'institution monétaire de Francfort n'a pas modifié non plus son taux de prêt marginal, abaissé à 0,3% en septembre, ni son taux de dépôt, porté en territoire négatif pour la première fois de son histoire en juin et qui stationne désormais à -0,2%.

Les observateurs n'attendaient aucune modification de ces taux, qui ne peuvent de toute façon guère aller plus bas. Toute hausse était par ailleurs exclue, alors que la banque centrale cherche par tous les moyens à relancer la très faible dynamique des prix en zone euro observée ces derniers mois.

La planche à billets de sortie ?

La conférence de presse du président de la BCE, Mario Draghi, à partir de 14h30 heure française, sera au centre de toutes les attentions. La très grande majorité des analystes s'attend en effet à ce que l'Italien annonce un programme de rachats massifs de dette publique, version moderne de la planche à billet, pour faire repartir l'inflation. Si la Réserve fédérale, la Banque d'Angleterre ou celle du Japon ont déjà mené un tel programme, dit " d'assouplissement quantitatif " ou " QE ", cette décision constituerait en revanche une étape inédite pour la BCE.

"Ce serait l'un des plus grands chocs de l'histoire monétaire si la Banque centrale européenne n'annonce pas une forme d'assouplissement quantitatif ", souligne dans une note Jonathan Loynes, analyste chez Capital Economics. Celui-ci précise par ailleurs que "toute annonce inférieure à 500 milliards d'euros serait clairement décevante".

Les prix en zone euro ont baissé de 0,2% sur un mois en décembre, signant leur premier recul depuis octobre 2009. Ce repli, lié en grande partie à l'effondrement du cours du pétrole, a ravivé en Europe les craintes d'un scénario de déflation. Spirale auto-entretenue de baisse des prix et des salaires, ce phénomène est généralement synonyme de marasme économique, dont il est très difficile de sortir. Le Japon est confronté depuis 20 ans à ce phénomène.