Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Mario Draghi a assuré mercredi que l'institution était « vraiment loin » d'envisager une fin de sa politique monétaire ultra-accommodante, qui passe notamment par des rachats massifs de dette.

Interrogé sur de possibles réflexions sur une « stratégie de sortie » de sa politique monétaire et en particulier de son « assouplissement quantitatif » - ses rachats de dette à raison de 60 milliards d'euros par mois en moyenne -, M. Draghi a estimé que l'institution était « très loin de cela ». « Nous ne discutons pas de cela », a-t-il précisé, dans la mesure où « il y a encore du chemin à faire » avant de revenir au niveau d'inflation proche, mais inférieur à 2% visé par la BCE en zone euro. En mai, l'inflation dans la région est ressortie à 0,3% sur un an. Pour 2015, la BCE table sur un taux à 0,3%, selon ses prévisions actualisées communiquées mercredi.

Des achats au moins jusqu'à fin septembre 2016

Le programme de rachat de dette baptisé QE a commencé sur les chapeaux de roue, avec quelque 240 milliards d'euros de titres achetés depuis début mars et un mouvement de baisse prononcé des taux d'emprunt européens. Ces premiers succès, dont M. Draghi lui-même a dit qu'ils commençaient à produire leurs effets sur l'économie réelle par le biais notamment de conditions de financement plus avantageuses, ont conduit à des spéculations sur une mise à l'arrêt prématurée ou une réduction de la voilure des achats.

« S'il est besoin, nous devrons peut-être revoir la taille, le calendrier ou les modalités du programme, mais jusqu'à présent franchement nous ne voyons aucun besoin de le faire », a déclaré M. Draghi, qui a répété que la BCE entendait mener ses achats « au moins » jusqu'à fin septembre 2016, et que seule la « pleine réalisation » de son plan permettrait à ses projections macro-économiques - avec une inflation anticipée à 1,8% en 2017 - de devenir réalité.

Outre le « QE », la BCE veut faire remonter les prix en zone euro par le biais de ses taux directeurs très bas, et de prêts géants très avantageux pour les banques.