La collecte globale des FIP et FCPI, deux types de fonds à risque ouvrant droit à réduction d’impôt sur le revenu ou d’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), a progressé en 2013, tout comme le nombre de souscripteurs, selon une étude menée par deux associations professionnelles (1). Mais cette évolution positive n’est due qu’au mauvais score enregistré en 2012 puisque la collecte 2013 est en recul par rapport à 2011, 2010, 2009 et 2008.

Une offre moins fournie mais des fonds plus riches. Le nombre de fonds d’investissement de proximité (FIP) et de fonds communs de placement dans l’innovation (FCPI) créés a chuté en 2013, passant de 59 FIP en 2011 et 44 en 2012 à 32 en 2013, pour 50 FCPI en 2011 et 29 en 2013. Dans leur communiqué commun publié hier, l’association française de gestion financière (AFG) et l’association française des investisseurs pour la croissance (Afic) se félicitent toutefois de ce resserrement de l’offre, car en parallèle la taille moyenne des fonds progresse de 50% pour les FIP et de 45% pour les FCPI. L’Afic et l’AFG considèrent ainsi « que la chute précédemment constatée des tailles moyennes des fonds ne pouvait se prolonger sans poser des difficultés de gestion ».

7.610 euros investis en moyenne par particulier

En 2013, 89.700 particuliers ont souscrit à ces fonds ouvrant droit à réduction d’ISF ou d’impôt sur le revenu : 8% de mieux qu’en 2012 mais un recul de 38% par rapport à 2008, la meilleure des six dernières années. Le montant moyen des souscriptions est de 7.610 euros, globalement stable par rapport à 2012.

Cette légère reprise se retrouve au niveau de la collecte des FCPI et FIP créés en 2013. Avec 683 millions d’euros, cette collecte enregistre un gain de 9% par rapport à 2012 mais reste inférieure à celle de 2011. La progression de l’année écoulée apparaît donc plus comme un rattrapage de 2012 que comme une réelle reprise.

Fonds ISF : +24% en 2013

Car la collecte au titre de la réduction d’impôt sur le revenu (IR) a diminué de 2% en 2013. A contrario, les « levées au titre de l’ISF » ont atteint un cap inédit depuis 2009, à 329 millions d’euros, pour une augmentation de 24% par rapport à 2012. Même différence au niveau de l’enveloppe moyenne des FIP et FCPI : la taille des « fonds ISF » progresse de 93% en 2013, à 10,6 millions d’euros, contre 31% d’augmentation pour les « fonds IR », à 6,8 millions d’euros. Raison évoquée par l’Afic et l’AFG dans leur communiqué : l'intégration de la réduction d’impôt sur le revenu, de 18% de l’investissement, au plafond global de 10.000 euros par foyer fiscal en 2013. Les « fonds ISF » permettent eux de bénéficier d’une réduction de l’ISF à hauteur de 50% du montant des souscriptions, pour un plafond de 18.000 euros.

Les deux associations réclament en conséquence, parmi d’autres propositions, « le rétablissement d’une fiscalité incitative pour l’IR avec en particulier la non inclusion dans le plafonnement global de 10.000 euros », afin de relancer la collecte et d’augmenter, par incidence, « le financement des PME ». En 2013, les FIP créés ont très majoritairement ciblé les entreprises des régions Ile-de-France, Bourgogne, Rhône-Alpes et PACA pour leurs investissements. Les FCPI ont eux privilégié les entreprises du numérique et des biotechnologies.

(1) Enquête conduite par l’AFG et l’Afic du 24 janvier au 21 février 2014 auprès de 34 sociétés de gestion. Les deux associations précisent dans leur étude que « les 34 sociétés de gestion ayant levé des capitaux en 2013 ont répondu de façon exhaustive à l’enquête ».