Depuis le début de l’automne, la part de l’investissement locatif dans le panel des emprunteurs immobiliers est passée de 9% à 13%, selon le courtier Cafpi. S’il n’a pas rencontré le succès escompté en 2013, le dispositif Duflot finit tout de même par séduire un certain nombre d’investisseurs.

Un même constat a été dressé à plusieurs reprises en 2013 : le dispositif Duflot, système d’incitation fiscale à l’investissement locatif dans le neuf ou assimilé, peine à séduire les investisseurs. La semaine passée, la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) a livré les chiffres de la vente au détail de logement neuf en 2013. Verdict : 74.690 ventes, un niveau similaire à 2012, déjà « particulièrement bas » selon la FPI. Et le dispositif Duflot n’a pas joué un rôle moteur : 29.975 ventes à investisseurs, soit 4,1% de moins qu’en 2012, alors que le dispositif Scellier était en fin de course.

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Entré en vigueur au 1er janvier 2013, le « Duflot », du nom de la ministre du Logement Cécile Duflot, « trouve progressivement sa place » juge toutefois Cafpi, un des leaders du courtage en crédit immobilier, dans son baromètre du profil des emprunteurs publié cette semaine. Et les résultats financiers de la société de conseil en gestion de patrimoine UFF recoupent cette thèse. L’UFF a enregistré une progression des ventes de lots immobiliers en 2013, due en particulier au « succès du dispositif Duflot qui représente 55% des ventes », selon un communiqué du gestionnaire de patrimoine.

Hausse des demandes dès l’automne 2013

Cafpi ne livre aucune donnée précise sur ce dispositif. Cependant, le courtier note une nette amélioration du pourcentage d’investisseurs locatifs dans son panel d’acquéreurs. De 9% au début de l’automne 2013, selon l’édition du baromètre parue en octobre dernier, cette proportion est remontée à 13% dans l’édition de février (1). Or, si le courtier remettait cette hausse en cause en janvier, arguant que « la période de fin d’année [est] traditionnellement favorable aux opérations de défiscalisation », la poursuite du mouvement en ce début d’année assoie la thèse d’une réelle reprise.

Dans son baromètre d’octobre 2013, le courtier témoignait déjà d’un regain d’intérêt pour ce marché, malgré la chute du crédit aux investisseurs locatifs : « Cafpi enregistre une hausse des demandes de financement pour des investissements. La fin de l’année et le début de 2014 devrait prouver cette tendance. » Les demandes se sont en effet concrétisées en crédits.

Ce regain d’intérêt pour le locatif doit toutefois être nuancé. A titre de comparaison, en janvier 2012, les investisseurs locatifs représentaient encore près de 20% des acquéreurs selon ce baromètre. Cafpi reconnaît d’ailleurs dans son communiqué que l’« on est encore loin des records de 20% et plus (…) aux beaux jours du dispositif Scellier ».

(1) Statistiques établies sur la base des données clientèle de Cafpi.