Les investissements directs vers la France se sont effondrés en 2013, perdant 77% par rapport à 2012 à 5,7 milliards de dollars, annoncent les Nations-Unies dans une enquête qui pointe l'attractivité de l'Allemagne pour les investisseurs étrangers mais aussi une ruée sur les paradis fiscaux.

La Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le développement (UNCTAD) a estimé à 1.460 milliards de dollars le montant total des investissements directs étrangers (IDE) dans le monde l'an dernier, un chiffre en hausse de 11%. Elle note dans son rapport annuel que les flux vers les pays développés restent à un niveau « historiquement bas », soit 39% du total, sans retrouver leur niveau de 2007, avant la crise.

Dans le détail, les investissements vers les Etats-Unis ont « continué à décliner » selon le rapport, qui ne précise pas dans quelle proportion, tandis qu'ils ont augmenté vers le Japon ou l'Europe. Sur le continent européen, le tableau est très contrasté : si les investissements étrangers en France se sont effondrés, ils ont au contraire bondi de 392% vers l'Allemagne (à 32,3 milliards) et de 37% vers l'Espagne (à 37,1 milliards).

Le Luxembourg 15e destination préférée

Mais, comme le note le rapport, ce sont aussi les stratégies fiscales qui amènent les investisseurs en Europe : ainsi les investissements cumulés vers quatre pays à « la fiscalité accueillante » (Belgique, Irlande, Pays-Bas et Luxembourg) ont augmenté l'an dernier de plus de 100 milliards de dollars, un chiffre important à mettre en regard de la petite taille de ces économies. « Ces pays accueillent les fonctions financières et comptables d'un grand nombre de multinationales », souligne le rapport.

Le Luxembourg se retrouve ainsi en 2013 à la 15e place du classement des destinations préférées des investissements étrangers, avec 31 milliards de dollars, à peine un milliard de moins que le géant industriel allemand.

Hors Europe, le même phénomène explique le bond de 37,8% l'an dernier des investissements vers les Caraïbes, « imputable principalement aux Iles vierges britanniques », un paradis fiscal. Les Iles vierges sont la 4e destination mondiale d'investissements directs en 2013, derrière les Etats-Unis, la Chine et la Russie.