L'Allemagne propose six pistes pour relancer la croissance en Europe sans engager davantage de dépenses budgétaires, dont le financement de grands projets d'infrastructures par des « voies innovantes », a déclaré mercredi son ministre des Affaires étrangères Guido Westerwelle.

« Celui qui souhaiterait relancer la croissance à court terme à l'aide de programmes de dépenses financés par les dettes n'a rien appris des expériences dramatiques de la crise », estime-t-il dans une tribune publiée par le journal Le Monde. « L'UE ne doit pas dépenser davantage, elle doit au contraire mieux investir ses ressources », ajoute-t-il.

Parmi les « six piliers » que décrit le chef de la diplomatie allemande, plusieurs pistes sont déjà connues et sont discutées à divers niveaux du débat européen. La discussion entre Européens devait se poursuivre mercredi soir à Bruxelles lors d'un sommet informel des chefs d'Etat et de gouvernement.

Des « project bonds » plutôt que des « euro bonds »

Guido Westerwelle explore ainsi la possibilité de lancer de grands projets d'infrastructures, sans dire cependant s'ils pourraient être financés par des « project bonds », des emprunts européens mutualisés. Cette idée est soutenue par le nouveau président français François Hollande. « Concernant le développement transfrontalier des infrastructures européennes, nous devons mobiliser des capitaux privés et explorer des voies innovantes de partenariats public-privé », dit le ministre allemand.

Les Allemands ont déjà signalé qu'ils pourraient être d'accord avec le lancement de « project bonds » pour financer des grands projets. En revanche, ils sont résolument hostiles à des « euro bonds », à savoir la mutualisation par les pays de la zone euro d'une partie de la dette existante.

Les cinq autres pistes développées par Guido Westerwelle sont : la réorientation du budget de l'UE vers la croissance; l'utilisation des fonds structurels européens non utilisés, soit environ 80 milliards d'euros; l'amélioration de l'accès aux capitaux pour les entreprises via un accroissement du rôle de la Banque européenne d'investissement (BEI); l'achèvement du marché intérieur avec « de belles opportunités » dans le domaine de l'énergie et de l'économie numérique; le renforcement du libre-échange.