L'agence de notation Standard and Poor's, mise en cause vendredi notamment par le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer, a affirmé vendredi que son « analyse était 100% complète ».

« Notre analyse est 100% complète » et « nous couvrons tous les points qui justifient la note de la France » a dit Myriam Fernandez de Heredia, qui dirige les équipes de Standard & Poor's chargées de la notation des Etats européens, lors d'une conférence de presse. « Personnellement je trouve que l'analyse, de ce que j'ai pu en lire est incomplète », avait déclaré peu auparavant Christian Noyer, interrogé lors du déjeuner annuel organisé par la chambre de commerce française de Grande-Bretagne. « Je dois dire qu'une autre opinion basée sur les mêmes faits » aurait conclu que « le pays est sur la bonne voie », avait-t-il ajouté.

Pas de plan pour « libérer la croissance »

L'agence de notation a lancé un coup de tonnerre vendredi en abaissant la note de la France pour la deuxième fois en moins de deux ans, d'un cran à « AA », ce qui a été jugé injuste par le gouvernement, englué dans les difficultés et en proie à des tensions sociales croissantes.

« Il y a deux messages clé » derrière cette décision, a dit lors de la même conférence de presse l'économiste en charge de l'Europe chez S&P, Jean-Michel Six, dressant le portrait d'un Etat en proie à la paralysie budgétaire. « Le premier est que les pouvoirs publics ont une marge de manoeuvre réduite pour augmenter les recettes fiscales » et par ailleurs « nous n'avons pas perçu de plan d'ensemble des dépenses publiques pour libérer la croissance », a-t-il affirmé.