Le PDG d'Orange, Stéphane Richard, a été mis en examen mercredi pour « escroquerie en bande organisée » dans le cadre de l'enquête sur l'arbitrage ayant mis fin au litige entre le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie en 2008.

Stéphane Richard « a été mis en examen ce jour du chef d'escroquerie en bande organisée, sur réquisitions conformes du parquet », a précisé le parquet de Paris. L'ancien directeur de cabinet de Christine Lagarde se dit « confiant et combatif », a indiqué son entourage à l'AFP. Le 29 mai, l'un des trois juges du tribunal arbitral, Pierre Estoup, a été le premier mis en examen pour « escroquerie en bande organisée », donnant un tour spectaculaire à cette affaire.

Directeur de cabinet de Christine Lagarde à Bercy, M. Richard s'est expliqué pendant deux jours, en garde à vue, sur la décision prise en 2007 de recourir à un arbitrage pour solder le litige, en particulier sur la chaîne de prise de décision ayant conduit au choix d'un tribunal privé et sur le rôle respectif du ministère de l'Economie et de l'Elysée. L'enquête porte aussi sur le mode de désignation des arbitres et la décision du gouvernement de ne pas contester cet arbitrage malgré des soupçons d'irrégularité.

« Ni instruction, ni pression » de l'Elysée

Sur le choix de l'arbitrage, Stéphane Richard avait récemment déclaré à l'AFP qu'une « réunion de validation » avait eu lieu avec le secrétaire général de l'Elysée, Claude Guéant, à l'été 2007 en présence de Jean-François Rocchi, ex-président du Consortium de réalisation (CDR), chargé de solder le passif du Crédit Lyonnais. Il n'y a eu « ni ordre, ni instruction, ni pression particulière » de l'Elysée, avait-il cependant assuré. Selon le Canard Enchaîné, M. Richard a soutenu le contraire, évoquant une instruction transmise par Claude Guéant lors de cette réunion. M. Rocchi était en cours de présentation devant les juges d'instruction mercredi après-midi en vue d'une possible mise en examen, a précisé le parquet.

Bernard Tapie, interrogé par l'AFP, n'a souhaité faire aucun commentaire, après la mise en examen de M. Richard