François Hollande a défendu mercredi en Conseil des ministre puis devant l'OCDE sa politique économique de « sérieux budgétaire », qu'il a qualifiée de « réaliste, crédible et ambitieuse », soulignant que c'était le « seul choix » face aux « alternatives » prônées par l'opposition.

« La solution à la crise n'est pas l'austérité, c'est la crédibilité, la soutenabilité, la stabilité », a plaidé le chef de l'Etat devant un forum de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). « Ce que je veux, c'est le sérieux budgétaire, indispensable pour le désendettement à moyen terme, mais c'est aussi la croissance sans laquelle il n'y aura pas de réduction des déficits », a-t-il insisté. Pour François Hollande, il s'agit aussi de « rétablir » la compétitivité de l'économie française et de « rechercher » la croissance via « une réorientation des priorités de l'Europe ».

Selon la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, le président de la République avait souligné auparavant devant le gouvernement qu'« aujourd'hui, le seul choix de politique économique qui soit réaliste, crédible et ambitieux à la fois, c'est celui que nous avons pris » pour assurer le redressement des comptes publics et empêcher que la dette du pays n'atteigne 100% du PIB en 2017, comme cela aurait été le cas, selon lui, si la tendance antérieure à mai 2012 s'était poursuivie. « Si nous avions laissé la trajectoire que nous avons trouvée en arrivant se poursuivre, a relevé François Hollande, c'est ainsi que les choses se terminaient en 2017 », a ajouté Mme Vallaud-Belkacem, en notant que le président « n'en voulait pas ».

Pas de remise en cause du modèle social français

« Il y a les alternatives que semble porter aujourd'hui l'opposition, qui sont des coupes claires dans la dépense publique » pouvant aller selon certains responsables « jusqu'à 100 milliards d'euros » et « qui n'ont pas été faites lorsque cette même opposition était dans la majorité », a relevé aussi François Hollande. « Que signifieraient de telles coupes claires ? On serait dans la remise en cause d'un modèle social français et on serait dans l'abandon d'un certain nombre de missions de l'Etat. Nous n'en voulons pas », a poursuivi François Hollande, toujours cité par la porte-parole.

Quant à une « sortie de la zone euro » que certains « considèrent comme trop contraignante », le président de la République a souligné que « cela signifierait d'abord la fin du modèle européen et ensuite, ça serait la souveraineté française qui serait mise en cause par les marchés publics ».

François Hollande a rappelé que la France empruntait actuellement aujourd'hui sur dix ans à 1,8% sur les marchés, des conditions qui « permettent de financer la dette dans de meilleures conditions ».

Devant l'OCDE, le président Hollande a par ailleurs rappelé sa volonté de « maîtriser la finance folle et de lutter contre les paradis fiscaux ». « Personne ne doit pouvoir se croire à l'abri derrière la facilité d'un système fiscal ou la protection d'un secret et, là-dessus, la volonté de la France ne fléchira pas », a-t-il enchaîné, promettant de le dire devant le G8 en juin et le G20 en septembre.