Selon l'agence de notation Standard & Poor's, les banques de groupes automobiles chargées de proposer des financements aux acheteurs de véhicules devraient maintenir de bonnes performances en 2013 et 2014, mais leur notation restera toutefois corrélée à celle des constructeurs.

Depuis 2009, l'amélioration des marges nettes d'intérêt, la baisse des charges pour dépréciation de créances, la maîtrise des coûts et un accès continu à des sources de financement indépendantes ont plus que compensé l'impact négatif de la baisse des volumes de ventes d'automobiles, écrit SP, dans une étude publiée mardi.

Dans l'ensemble, « nous considérons que les captives (banques spécialisées) automobiles européennes ont une rentabilité stable », soit trois à quatre fois environ la rentabilité moyenne des plus grandes banques européennes, un coût du risque de crédit faible et bien maîtrisé, et une bonne gestion du risque de financement et de liquidité, souligne l'agence d'évaluation américaine. Les banques des constructeurs automobiles sont également bien capitalisées dans l'ensemble, presque deux fois mieux que la moyenne des plus grands établissements financiers européens, affirme Standard & Poor's.

Des banques dépendantes de leur constructeur

RCI Banque (Renault) devrait afficher de bons résultats en 2012, tandis que Banque PSA Finance devrait pâtir de l'impact de la révision de son modèle de provisionnement statistique, estime SP. Mais les deux banques pourraient afficher en 2012 une rentabilité supérieure à celle des autres « captives » européennes notées, écrit encore l'agence de notation.

Ces banques spécialisées restent néanmoins « très dépendantes » de l'apport continu d'affaires nouvelles par leur constructeur, fait remarquer Standard & Poor's. Si l'on compare leur portefeuille de prêts au chiffre d'affaires des constructeurs, les « captives » européennes sont en outre 2,5 fois plus exposées en moyenne à la zone Europe de l'Ouest que leurs maisons mères. Or, en 2012, les marchés automobiles devraient s'être contractés de l'ordre de 8% en Europe de l'Ouest, Volkswagen seul maintenant des ventes stables. En 2013, la croissance sera, au mieux, anémique.

Cette faiblesse structurelle des « captives » automobiles se traduit dans la corrélation de leur notation avec celle des constructeurs, indique Standard & Poor's, qui prévient qu'elle pourrait abaisser la note de certaines banques spécialisées en 2013 si la qualité de crédit de la maison mère se détériorait.