Pour Guy Nafilyan, l'un des principaux promoteurs immobiliers français, le « dispositif Duflot » pour les investisseurs achetant pour louer, inclus dans le projet de budget 2013, « n'est pas performant ».

« Le plan d'ensemble du gouvernement pour le logement n'est pas clair actuellement », a déclaré le PDG de Kaufman & Broad, lors d'une conférence téléphonique deux jours après la publication des résultats du troisième trimestre du groupe qu'il dirige. Pour lui, il y a un certain nombre d'incertitudes pour que ce produit, qui doit remplacer le Scellier à partir du 1er janvier 2013, puisse se révéler « efficace ».

La principale concerne le niveau des loyers, qui devrait être de 20% en dessous de la moyenne du marché, pour être éligible au nouveau dispositif (une réduction d'impôt de 18% étalée sur 9 ans avec un plafond du prix d'achat de 300.000 euros). « En 2013, on ne pourra pas vendre des logements 20% moins cher pour avoir des loyers 20% moins chers », souligne Guy Nafilyan. « Le diable est toujours dans les détails » et ceux-ci « ne sont pas suffisamment précis pour voir quel sera l'impact » du nouveau dispositif.

Mais, quels que soient les loyers de référence retenus, ce qui peut poser problème car les observatoires de loyers promis risquent de n'être pas prêts le 1er janvier pour pouvoir avoir des moyennes quartier par quartier, le PDG de Kaufman and Broad estime que le volume total de ventes par les promoteurs sera en 2013 pas supérieur à celui, qui était bas, de 2012 (80.000). De plus, regrette M. Nafilyan, la liste mise à jour des terrains publics cédés, jusqu'à la gratuité, pour construire des logements sociaux, qui devait être publiée fin septembre, ne l'a pas été.

Performances maintenues en 2012

Doté d'un bon carnet de commandes de 1,2 milliard d'euros, Kaufman & Broad confirme toutefois « le maintien en 2012 de performances financières comparables à celles de 2011 ». En 2011, il avait enregistré un bénéfice net de 47,5 millions d'euros, soit presque un triplement par rapport à celui de 2010 (18,1 millions).

Dans une note, le courtier Gilbert Dupont souligne un « sentiment plus positif sur la valeur » notamment grâce au « retour de performances opérationnelles plus normatives » et un « désendettement du groupe qui devrait permettre le retour d'une politique de distribution de dividendes dès l'exercice 2012 ». De plus, souligne-t-il, « le titre devrait être soutenu par l'attrait spéculatif inhérent à la présence de PAI au capital (88,65% pour le fonds d'investissement, ndlr) depuis 5 ans ».