Le président UMP de la commission des Finances du Sénat Philippe Marini a accusé le gouvernement Ayrault de dissimuler 30 milliards d'euros de mesures budgétaires supplémentaires en 2012 et 2013, indispensables, selon lui, pour tenir les engagements internationaux de la France.

« Le gouvernement nous cache qu'il sera dans l'obligation, pour être crédible, de prendre en 2012 et 2013 environ 30 milliards d'euros de mesures de plus que celles annoncées », a déclaré Philippe Marini devant la presse. Ces mesures, selon lui, passeront par un « coup de massue » fiscal, nécessaire « pour parvenir aux 3% » de déficits publics par rapport au PIB en 2013, engagement de la France à l'égard de ses partenaires européens. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, a-t-il prédit, sera contraint à un plan d'austérité « qui ressemblera commme deux gouttes d'eau » à ceux du gouvernement Fillon.

40 milliards en cas de croissance nulle

Pour le sénateur UMP, qui dénonce « le flou de la programmation (budgétaire) » du président François Hollande, « il manque environ 10 milliards de mesures » en 2012. « Au demeurant le ministre (Pierre) Moscovici ne dit pas le contraire », a-t-il relevé, appellant toutefois le ministre des Finances à « dire comment » il entend y parvenir.

Pour 2013, a-t-il poursuivi, « il reste à préciser environ 10 milliards d'économies sur les dépenses auxquels il faudra ajouter 10 milliards compte tenu de la moindre croissance » attendue. Ces 30 milliards d'euros résulteraient, a-t-il précisé, d'une croissance de 1% en 2013, contre 1,7% dans l'hypothèse sur laquelle a été construite le programme électoral de François Hollande. Un « scénario pessimiste », avec une croissance nulle l'an prochain, se traduirait selon lui par un impact négatif de 10 milliards d'euros supplémentaires, soit 40 milliards.

« Ambiguïtés et impasses »

Philippe Marini a dénoncé « les ambiguïtés et les impasses » entretenues, selon lui, par le gouvernement Aurault pour ne pas faire « grincer des dents » en pleine campagne des législatives, évoquant le ralentissement de la croissance des dépenses publiques. Le président de la commission des Finances du Sénat a critiqué aussi diverses mesures fiscales prévues par le programme de campagne de François Hollande comme la surtaxe de 15% sur les bénéfices des banques qui « poursuit un but punitif sans objectif de régulation » ou le rétablissement de l'ancien barême de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF), « un choix facile et périlleux ».