Le nouveau président (UMP) de la commission des Finances du Sénat a renvoyé mardi "dos à dos" gouvernement et opposition sur leur approche du budget 2012, réclamant plutôt "une stratégie fiscale globale".

« Je suis en attente d'une stratégie globale aussi bien d'un côté que de l'autre et j'aurais un peu tendance, à ce stade, à les renvoyer dos à dos », a déclaré Philippe Marini sur la chaîne Public Sénat. Selon le sénateur de l'Oise, le premier élément de la stratégie qu'il prône - opposée aux « petites recettes » et aux « opérations politiques » -, serait « la suppression de la quasi totalité des niches fiscales ».

Dans l'immédiat cependant, Philippe Marini a estimé qu'il pourrait « converger sur certains sujets » avec la nouvelle majorité de gauche du Sénat et la rapporteure (PS) du budget Nicole Bricq « dont certaines positions paraissent raisonnables ». « On peut en raboter un peu », a-t-il ainsi déclaré, interrogé sur deux symboles de la politique de Nicolas Sarkozy, la défiscalisation des heures supplémentaires et la TVA à taux réduit sur la restauration.

« Aucune solution indolore »

Le président de la commission des finances du Sénat a par ailleurs décoché quelques flèches à l'endroit du candidat socialiste à la présidentielle, François Hollande. « Il n'y pas de deus ex-machina qui va inventer la fiscalité de rêve dont personne ne se rendra compte et qui fera rentrer les milliards dans les caisses », a-t-il déclaré, alors que le candidat socialiste est raillé par la droite pour avoir promis de « réenchanter » le rêve français. « Il n'existe aucune solution indolore pour s'exonérer de la contrainte », a insisté le sénateur UMP.

Interrogé sur le démantèlement de la banque franco-belge Dexia, Philippe Marini a jugé cette « situation très problématique » même si « le gouvernement français comme le gouvernement belge font leur devoir ». Le Sénat est appelé à se prononcer mercredi sur les garanties de l'Etat pour Dexia. Il examinera le budget 2012 à compter de la mi-novembre.