Jean-Marc Ayrault a accusé vendredi sur Europe 1 les parlementaires UMP Gilles Carrez et Philippe Marini de « tromper les Français » en affirmant que les premières décisions du gouvernement aboutiraient à « 20 milliards de dépenses publiques supplémentaires d'ici cinq ans ».

Gilles Carrez, rapporteur général du Budget del'Assemblée nationale sortante, avait notamment cité le 5 juin la hausse annoncée du Smic, de l'Allocation de rentrée scolaire ou encore la fin de la règle du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Philippe Marini, président de la commission des finances au Sénat, avait de son côté mis en garde contre la politique budgétaire de la gauche.

« Mensonge complet »

« Ils n'ont pas le droit de tromper ainsi les Français », a rétorqué le Premier ministre sur Europe 1. Selon lui, « c'est un mensonge complet car tout ce que nous avons décidé est financé, comme le retour à la retraite à 60 ans » pour certains assurés sociaux.

M. Ayrault a rappelé que la loi de finances rectificative qui sera présentée en juillet avait pour objectif de contenir le déficit cette année à 4,5% du PIB, avant 3% en 2013 et le retour à l'équilibre en 2017.

Dans cette loi de finances rectificative, « une seule mesure de dépense supplémentaire va être décidée et va être couverte par des diminutions (de dépenses), c'est les 1.000 postes (supplémentaires) pour la rentrée scolaire, c'est la seule dépense nouvelle qu'il y aura dans cette loi de finances rectificative », a assuré M. Ayrault.

Réagissant à leur tour dans un communiqué aux propos du Premier ministre, MM. Marini et Carrez affirment qu'il est « peut-être » parvenu à « anesthésier (ses) concitoyens » mais qu'il devra « assumer » la « réalité » dès lundi, au lendemain du second tour des législatives, au risque de provoquer une « grande désillusion ».

Tous deux réaffirment que le respect des objectifs de réduction des déficits publics suppose « de très lourds et très difficiles efforts », qu'ils chiffrent « pour les années 2012 et 2013, à 30 milliards d'euros de réduction de dépenses et d'augmentation de recettes, au-delà de ce qui figure déjà dans les prévisions ».

Les deux parlementaires dénoncent une nouvelle fois aussi les « mesures purement idéologiques » selon eux annoncées sur la retraite, l'allocation de rentrée scolaire ou le Smic sans pour autant « douter » de la volonté de M. Ayrault de contenir les déficits.