Le président du MoDem François Bayrou, candidat à la présidentielle, est resté jeudi très discret sur le détail des 100 milliards d'économies qu'il compte réaliser pour diminuer la dette de la France, renvoyant à des concertations ultérieures.

Interrogé dans l'émission « des paroles et des actes » sur France 2 sur « la thérapie de choc » qu'il entendait imposer à la France avec 100 milliards d'euros d'économies (50 milliards d'augmentation d'impôts et 50 milliards de coupes budgétaires), François Bayrou a fait valoir qu'« un retour à la santé du pays était le seul moyen de garder son équilibre ». Une augmentation de 5% d'impôt et une économie de 5% sur les dépenses « selon moi, c'est faisable », a-t-il simplement dit.

Le détail connu en 2012

Mais il s'est refusé à détailler: « si j'étais avec le détail, cela voudrait dire que l'immense travail de concertation que nous allons lancer n'aurait aucun intérêt ». M. Bayrou compte organiser entre janvier et mars 5 forums thématiques sur l'économie, l'Education, les solidarités et la sécurité, « un nouveau contrat démocratique et l'Europe » pour nourrir son programme.

Sur la suppression des niches fiscales qu'il prône, il a critiqué « la TVA sur la restauration », « une erreur démagogique » mais a jugé que le gouvernement avait eu raison de ne pas toucher aux aides à l'emploi à domicile. Sur le fait que les entreprises semblaient être préservées des augmentations d'impôts qu'il envisagerait au détriment des ménages, le leader centriste a expliqué que c'était « les entreprises qui tenaient entre leurs mains le destin du pays ». « Peut-être y aura-t-il quelques efforts à faire, mais ce n'est pas sur les entreprises qu'il faut frapper », a-t-il insisté.

Modération salariale et « label france »

Questionné sur l'exemple du redressement allemand qu'il met souvent en exergue, François Bayrou a prôné la modération salariale adoptée par Berlin, estimant que « tous les pays le feront ». Sur des économies sur les dépenses sociales, il n'a pas écarté une augmentation de la CSG. Il s'est également déclaré favorable à une diminution symbolique de 10% du salaire des ministres.

M. Bayrou a plaidé pour la relance de la production française avec un « label France », sans toutefois expliquer comment les Français pourraient choisir d'acheter un vélo français à 260 euros plutôt qu'un vélo étranger vendu 79 euros. « Il faut bien faire quelque chose, c'est une question de vie ou de mort », a-t-il dit.