Le Premier ministre français, François Fillon, a assuré mardi soir que le gouvernement ne déciderait pas d'un troisième plan de rigueur sur la seule base d'un éventuel abaissement de la prévision de croissance pour 2012 dans les prochains mois.

« Il n'y aura pas de troisième plan de rigueur », a déclaré le Premier ministre au 20 heures de France 2, avant de nuancer quelques minutes plus tard : « S'il faut aller plus loin, si d'autres mesures doivent être prises, le gouvernement les prendra, mais nous ne les prendrons pas sur la foi de prévisions de croissance. S'il doit y avoir de nouveaux ajustements ce sera sur la réalité de la croissance 2012 et donc ce sera quand on connaîtra la croissance du premier trimestre 2012, la croissance du deuxième trimestre... » Le gouvernement table actuellement sur une croissance de 1% du PIB l'an prochain, l'OCDE envisageant de son côté 0,3%.

« On fait tout pour conserver notre triple A et pour cela le plus important, c'est de respecter la trajectoire financière qu'on s'est fixée », a aussi affirmé François Fillon, évoquant l'objectif de réduction du déficit public à 4,5% du produit intérieur brut en 2012 et 3% en 2013.

Coups de canif

L'agence de notation financière Standard and Poor's a annoncé lundi soir avoir placé « sous surveillance négative » quinze pays de la zone euro, dont l'Allemagne, l'Autriche, la Finlande, la France, le Luxembourg et les Pays-Bas, les six pays notés « AAA » de la zone. La France a été le pays le plus sévèrement menacé par Standard & Poor's, qui envisage d'abaisser de deux crans la note attribuée à sa dette, sur fond de croissance décevante.

Une autre agence d'évaluation financière, Moody's Investors Service, avait donné le 18 octobre un premier coup de canif à la sacro-sainte note « AAA » de la France, en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective « stable » était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.

La France bénéficie actuellement de la meilleure note possible de la part de Moody's, comme de la part de ses grandes concurrentes Standard & Poor's et Fitch Ratings. Cette note élevée lui permet d'emprunter sur les marchés dans des conditions très favorables pour financer ses déficits budgétaires.