Gilles Carrez, rapporteur général du budget à l'Assemblée, envisage une mesure touchant les hôtels de luxe pour compenser la perte de recettes qui serait générée par la suppression de la hausse de la TVA sur les parcs à thème, a-t-on appris dans l'entourage du député UMP.

Dans un premier temps, Gilles Carrez avait mis à l'étude le relèvement du taux de TVA à 19,6% sur l'hôtellerie de luxe, a-t-on indiqué de même source confirmant une information du quotidien économique Les Echos. Mais, pour des raisons de compatibilité européenne, c'est une taxe forfaitaire qui est désormais à l'étude. Elle n'a pas encore reçu l'aval du gouvernement, a-t-on appris de sources concordantes.

TVA des parcs à thème

Cette mesure viendrait compenser la perte issue des recettes escomptées par le relèvement de la hausse de la TVA sur les parcs à thème de 5,5% à 19,6%, unanimement rejetée mercredi par les députés en commission des Finances. La hausse de la TVA sur les parcs à thème est l'une des mesures qui rapportera le moins aux caisses de l'Etat mais qui sème la zizanie dans les rangs de la majorité.

Celle-ci devait rapporter une dizaine de millions d'euros en 2011 et 90 millions à partir de 2012. Elle fait partie du projet de loi de Finances rectificative qui sera examiné mardi en session extraordinaire. Les députés devront confirmer en séance leur rejet de la mesure sur les parcs, une des cinq premières mesures du plan de rigueur gouvernemental.

« une balle dans le pied »

Les professionnels ne goûtent guère l'idée de toucher à l'hôtellerie de luxe. Jacques Borel, qui a créé les premiers restaurants d'autoroute ou encore le Ticket Restaurant et est aujourd'hui consultant-lobbyiste, juge ainsi qu'« on se tire une balle dans le pied. C'est de la folie », a-t-il dit à l'AFP. La mesure est selon lui « inutile » et « ne marchera pas car d'autres ont essayé dans les années 1990 et cela s'est traduit par des hôtels qui ont préféré se déclasser ».

Le risque, ajoute M. Borel, comme le patron du palace parisien Plaza-Athénée François Delahaye, est de voir la riche clientèle aller vers d'autres capitales moins chères comme l'Italie ou l'Espagne.