La taxe de 2% sur les nuitées d'hôtel supérieures ou égales à 200 euros TTC, adoptée par le Parlement en septembre, dans le cadre du plan de rigueur du gouvernement, entre en vigueur le 1er novembre.

Cette taxe porte sur le prix de la nuitée hors taxe, sans le petit déjeuner ni d'autres éventuelles prestations annexes facturées à part, comme par exemple des soins dans le spa de l'établissement. Elle a fait l'objet d'un projet d'instruction fiscale, mis en consultation publique vendredi et jusqu'au 15 novembre, ce qui ne l'empêche pas d'enter en vigueur dès mardi.

Cette taxe a été instaurée dans le cadre du plan de rigueur gouvernemental pour compenser la perte de recettes de 90 millions d'euros due à l'abandon du relèvement de la TVA sur les parcs à thème, une mesure prévue dans le texte initial du gouvernement qui avait soulevé une levée de boucliers jusqu'au sein de la majorité.

Sur les nuitées d'hôtel à partir de 200 euros TTC

Elle est assise sur le prix du logement payé par le client, et non sur le nombre d'étoiles de l'établissement comme cela avait été envisagé. Elle ne concernera pas que l'hôtellerie de luxe puisque 200 euros est proche du prix moyen payé pour une chambre standard double à Paris (186 euros TTC en septembre, selon un index établi par le site Trivago).

Pour ce prix moyen, l'impact sera de quatre euros, avait noté devant les députés le ministre de l'Economie François Baroin. « Quatre euros, c'est énorme », a estimé Roland Héguy, président de l'Umih, le principal syndicat d'hôteliers, surtout quand l'hôtellerie française doit répondre à des appels d'offre avec Londres ou Barcelone pour des congrès. Dans un palace comme le Plaza-Athénée, la taxe de 2% représentera 18,50 euros pour un prix moyen de 967 euros.

La plupart des hôteliers vont répercuter cette taxe à leurs clients, note-t-on au Synhorcat, autre syndicat hôtelier, fédérant notamment beaucoup d'établissements de luxe. Cela touchera « le tourisme d'affaires et le tourisme tout court », selon Didier Chenet, son président. M. Héguy y voit une mesure « de saupoudrage », qui « ne permettra pas de réduire le déficit ».

Il regrette également que cette taxe touche le secteur de l'hôtellerie, dont les charges ont déjà récemment augmenté en solidarité avec la restauration. L'hôtellerie, qui na pas eu d'effet TVA car le secteur était déjà assujeti à la TVA à 5,5%, a accepté des augmentations de salaires, décidées par les restaurateurs « en contrepartie » de la baisse de la TVA, mais touchant l'ensemble de l'hôtellerie et de la restauration.