Le respect des engagements de réduction du déficit public pris par la France suppose un effort "jamais fait" auparavant, a déclaré mardi le ministre du Budget François Baroin à l'Assemblée nationale.

Les mesures d'austérité annoncées par le gouvernement devraient « nous permettre d'atteindre, ce qui ne s'est jamais fait dans l'histoire budgétaire de notre pays, la réduction de 8 à 6% du déficit par rapport au PIB », a-t-il affirmé lors de la séance de questions au gouvernement. « C'est ça l'objectif intangible, et quelle que soit l'évolution économique, nous prendrons les mesures pour y parvenir, nous nous en donnerons les moyens, en épargnant les publics fragiles », a-t-il insisté, en réponse au député UMP Claude Goasguen.

Selon François Baroin, cet effort suppose des mesures qui peuvent être qualifiées de « rigoureuses (...) dans le sens minutieuses, précises, exigeantes ». « Nous les qualifions, nous (...), tout simplement de responsables », a-t-il martelé. Lors de son discours à l'Assemblée, précédant le débat d'orientation budgétaire, M. Baroin a ensuite martelé que le retour du déficit public à 6% du PIB l'an prochain était « un objectif intangible ».

Alors que le gouvernement doit trouver 40 milliards d'euros pour respecter cet objectif, il a rappelé que 15 milliards d'euros viendraient de la fin des mesures de relance, 11 milliards du rebond des recettes fiscales après la crise, et 14 milliards d'un « effort partagé de l'ensemble des acteurs de la dépense publique ». Le gel en valeur des dépenses de l'Etat doit rapporter environ 7 milliards d'euros, et la baisse des dépenses de la « sphère sociale » 7 autres milliards, a-t-il détaillé.

L'effort doit être partagé par les collectivités locales et l'Union européenne, a plaidé le ministre du Budget. Il doit aussi être « partagé entre les différents ministères », a-t-il estimé. Ainsi, sur les 30 missions du budget général, près de la moitié verront leurs crédits baisser, hors pensions, dès l'an prochain, a indiqué François Baroin.

« Même les politiques publiques que nous avons voulu préserver font des efforts notables », a-t-il lancé, citant les budgets de l'Aide publique au développement et de la culture, qui ne progresseront pas en valeur. Un seul ministère, la Justice, continuera à créer des emplois, a-t-il aussi souligné.