Dans un entretien au journal Les Echos, François Baroin donne mardi des précisions sur les aides au logement et à l'emploi qui vont être revues à la baisse. Le ministre du Budget n'exclut pas, par ailleurs, "des efforts supplémentaires" si nécessaire.

Fin des exonérations sociales pour l'aide à domicile

« L'aide à domicile fait l'objet de deux avantages, l'un social et l'autre fiscal (...) Nous allons supprimer l'abattement de 15 points sur les exonérations sociales », a déclaré le ministre, alors que s'ouvre dans l'après-midi le débat d'orientation budgétaire à l'Assemblée nationale. Cela représente une économie d'environ 300 millions d'euros par an, selon le ministre. En revanche, il a assuré que le gouvernement ne souhaitait pas toucher « spécifiquement à la réduction d'impôt » pour l'emploi d'un salarié à domicile.

Le gouvernement va aussi « supprimer l'exonération de cotisations patronales proposées jusqu'au niveau du Smic aux associations et aux structures agréées », a-t-il indiqué.

L'APL revue à la baisse

Certaines aides au logement vont aussi être revues à la baisse. « Nous supprimons la possibilité donnée aux étudiants et à leurs parents de cumuler l'aide personnalisée au logement (APL) et la demi-part par enfant à charge », a annoncé M. Baroin. « Il faudra choisir entre l'une et l'autre ». Concernant l'aide aux handicapés, il a affirmé que l'allocation serait « bien augmentée de 25% mais en six ans au lieu de cinq ». « Elle sera revalorisée de 3% l'an prochain au lieu des 4,5% prévus », a-t-il ajouté.

Moins d'emplois aidés

M. Baroin a aussi annoncé que « le nombre d'emplois aidés (passerait) de 400.000 à 340.000 l'an prochain ». « Nous allons progressivement réduire le taux de subvention de l'Etat. Dès cette année la part de salaire payée par l'Etat sera ramenée de 90% à 80%, ce qui est encore très élevé », a-t-il précisé. Les crédits de la mission travail et emploi vont baisser à partir de 2012, a aussi indiqué le ministre. En revanche, le gouvernement n'entend pas toucher « aux minima sociaux comme le RSA » (revenu de solidarité active).

La TVA dans la restauration reste à 5,5%

Concernant la TVA dans la restauration, « une très grosse niche fiscale », elle devrait rester au taux réduit de 5,5% dans le budget 2011, et probablement dans celui de 2012, mais elle pourrait faire l'objet d'un débat à la présidentielle, a estimé le ministre.

« La France n'a jamais accompli un effort aussi considérable », a noté François Baroin. Le gouvernement s'est engagé à ramener son déficit public de 8% du PIB cette année, un niveau record, à 6% l'an prochain et 3% en 2013. Un objectif qui n'est « pas négociable », a insisté M. Baroin. Si la croissance n'atteint pas, comme prévu, 2,5% en 2011, « nous nous adapterons si c'est nécessaire, y compris en réalisant des efforts supplémentaires par rapport à ce qui est prévu », a-t-il assuré.

Budget rigoureux

Pour atteindre son objectif, le gouvernement doit trouver 40 milliards d'euros entre 2010 et 2011: 15 milliards correspondent à la non reconduction des mesures du plan de relance, 11 milliards au rattrapage des recettes fiscales après la crise et 14 milliards aux économies dans les dépenses, a précisé François Baroin. Pressé de dire sur RTL si on pouvait parler de « rigueur », il a répondu: « C'est un budget responsable. J'assume rigoureux sans aucune difficulté sur le thème, précis, minutieux, méthodique (...). L'austérité c'est l'étape d'après. »