La France aura "le même degré d'exigence" que l'Allemagne pour surveiller la mise en œuvre du plan d'aide à la Grèce, a prévenu mardi le ministre français du Budget, François Baroin.

« La confiance n'excluant pas le contrôle, nous allons avoir le même degré d'exigence que nos partenaires, amis et voisins allemands pour suivre l'évolution » de ces prêts, a assuré François Baroin, en réponse à une question du député socialiste Christian Eckert.

Il a ensuite ajouté, en réponse au député UMP Pierre Lequiller que « l'Allemagne, par les positions récentes de sa chancelière, a permis de lever, d'une certaine manière, les derniers points d'interrogation » sur le déclenchement de l'aide internationale, qui prévoit des prêts des pays de la zone euro et du Fonds monétaire international (FMI).

Merkel confiante

Depuis qu'Athènes a demandé, vendredi, l'activation du plan d'aide international, Berlin a d'abord semblé rechigner à mettre la main au portefeuille, affirmant que le gouvernement grec devait auparavant présenter un plan d'économies crédible. Mais lundi, Angela Merkel a promis l'aide de l'Allemagne « si les conditions sont remplies » tout en exprimant sa « confiance » dans la capacité de la Grèce à les remplir.

Devant l'Assemblée nationale, François Baroin a déclaré que la France pouvait « s'enorgueillir d'être aux avant-postes » au sein de l'Union européenne « pour définir les contours des modalités de soutien » à la Grèce. Le ministre du Budget a affirmé qu'il fallait être à la fois « solidaire » et « bien conscient que l'attaque des marchés sur la Grèce, c'est une attaque contre notre monnaie », l'euro. Il a enfin assuré que l'aide ne serait « pas une dépense budgétaire pour le contribuable français mais un prêt dans une logique de partenariat » avec « des retours sur investissement ».

Le Parlement français doit se prononcer la semaine prochaine sur sa participation au plan européen (6,3 milliards d'euros la première année, dont 3,9 milliards dès l'exercice fiscal 2010). « Nous reviendrons régulièrement devant l'Assemblée pour faire le point au cours de ces trois années sur les modalités de soutien de la France et de l'Union pour aider les Grecs », a promis François Baroin.