La Fédération bancaire française (FBF) n'a pas jugé satisfaisantes jeudi les propositions de taxation des banques élaborées par le FMI, estimant qu'elles "ne contribueraient en rien à assurer la stabilité du système financier international".

« Une véritable politique de prévention (des crises) ne passe aucunement par la taxation mais par des mesures concertées au niveau international », juge la FBF, qui évoque les mesures prudentielles en cours d'élaboration par le Comité de Bâle, la régulation des marchés et des activités grâce à une réglementation et une surveillance « exigeantes » et la résolution rapide des crises dès leur émergence.

« Les taxes proposées par le FMI ne permettent pas d'atteindre ces objectifs et ne peuvent se substituer aux mesures nécessaires », argue la FBF, qui assure que « tout prélèvement supplémentaire sur les banques se traduirait par une diminution de leur capacité à prêter, notamment aux PME et particulièrement en Europe ».

Deux taxes envisagées sur les banques

Selon des informations révélées par la BBC mercredi, le FMI va proposer deux taxes sur les banques vendredi, à l'issue d'une mission qui lui avait été confiée par les chefs d'Etat et de gouvernement du G20, qui regroupe pays riches et émergents.

La première taxe serait proportionnelle au profil de risque de la banque. « La première taxe sur les activités financières est assise sur le passif du bilan des banques. Or les risques se situent essentiellement à l'actif de leur bilan », selon la FBF.

La deuxième taxe serait calculée sur les bénéfices et les rémunérations de l'ensemble du secteur bancaire et financier d'un pays, et pourrait alimenter son budget général. « La deuxième taxe (...) vise les bénéfices et les rémunérations élevées supposées provenir d'activités risquées. La prévention du risque dans ce cas passe par une meilleure organisation des marchés et un renforcement de la transparence », conclut la fédération.