Jeudi, les débats au Sénat sur le projet d’urbanisme du Grand Paris ont opposé la gauche qui défend le projet de rocade Arc Express et Christian Blanc, secrétaire d’Etat au développement de la Capitale. Celui-ci juge le projet Arc Express dépassé et incompatible avec la mise en place d’une double boucle de métro prévue dans le Grand Paris et annoncée opérationnelle avant 2023.

Mercredi, dans un communiqué, la Commission nationale du débat public (CNDP) avait donné son feu vert pour que le projet de rocade ferroviaire en banlieue, nommé Arc Express, soit soumis au débat public, alors que le gouvernement veut y mettre fin dès la promulgation de la loi sur le Grand Paris.

Réagissant à ce communiqué, Jean-Paul Huchon, président PS du conseil régional d’Ile-de-France et président du Syndicat des transports d'Ile-de-France (STIF) s’était félicité de cette décision de la CNDP, estimant qu’au moment du débat au Sénat sur le Grand Paris : « le message est clair: Arc Express n'est pas enterré ! ».

Le président du conseil régional soutient ce projet de rocade ferroviaire qu’il pense capable de répondre « à l'urgence de désaturation des transports en commun en Ile-de-France ».

Passe d'armes entre la gauche et Christian Blanc

Hier, le débat sur le Grand Paris au Sénat a donné lieu à un vif affrontement entre le secrétaire d’Etat au développement de la région capitale Christian Blanc et la gauche, qui défend le projet Arc Express.

M. Blanc a affirmé que ce projet qui doit être repris pour partie dans son projet de métro automatique est « aujourd'hui devenu insuffisant ». « Les travaux qui viseraient à compléter les deux arcs Nord et Est pour en faire une rocade complète ne pourraient pas être entrepris avant 2025 pour être mis en service au mieux dans les années 2030-2035 », a-t-il dit.

Christian Blanc a par ailleurs affirmé que la double boucle de métro automatique, qu’il défend dans le cadre du Grand Paris, pourrait être opérationnelle avant 2023. « C'est techniquement possible a priori », a ajouté le secrétaire d’Etat qui estime que ce projet de transport est le seul « qui permette la desserte banlieue-banlieue et réponde aux besoins urgents des citoyens et de Paris ville-monde ».

Selon lui, s'il n'était pas mis fin au débat public sur Arc Express, il y aurait « impasse avec deux débats sur deux infrastructures ».

Le projet de métro automatique du gouvernement comprend deux boucles, l'une reliant Le Bourget, Saint-Denis, La Défense, Villejuif, Descartes-Noisy et Clichy-Montfermeil, une branche reliant Le Bourget à Roissy et une autre Villejuif à Orly. Une autre boucle part d'Orly et va vers Saclay et La Défense.

Jacques Mahéas (PS, Seine-Saint-Denis) a affirmé qu'il n'y a ni « incompatibilité » ni « téléscopage » entre les deux projets.

Le conseil régional a quant à lui souligné que le projet Arc Express est bien différent de celui du gouvernement, puisqu’il prévoit une gare tous les 1 à 1,5 km (au lieu de 3 à 4 km) « dans des territoires fortement urbanisés ».

Aujourd’hui, le président du conseil régional d’Ille-de-France Jean-Paul Huchon a répondu à Christian Blanc, affirmant que le projet de rocade avait été « officiellement lancé en mars 2007 avec l’accord de l’Etat ».