Les difficultés économiques et financières de la Grèce sont en partie antérieures à la crise, a déclaré vendredi le directeur du Fonds monétaire international (FMI) Dominique Strauss-Kahn sur France 24.

"Ce n'est pas uniquement une dette accumulée par la crise. C'est une dette accumulée par la politique menée par la Grèce depuis très longtemps. La situation aujourd'hui n'est que la cristallisation en quelque sorte des problèmes anciens", a déclaré M. Strauss-Kahn, interrogé sur la colossale dette d'Athènes.

M. Strauss-Kahn a estimé "possible" que la Grèce demande au FMI de l'aider financièrement à traverser cette crise. "Oui, c'est possible mais je pense que ce ne sera pas nécessaire. J'espère en tous cas que ce ne sera pas nécessaire", a fait savoir l'ancien ministre de l'Economie français.

"Soit ils (les Grecs, ndlr) arriveront à se financer normalement sur les marchés, comme (un) gouvernement le fait lorsqu'il emprunte, soit les instances européennes seront capables, si les marchés sont défaillants, de leur fournir les ressources nécessaires", a-t-il argué.

Le Premier ministre grec Georges Papandréou avait affirmé mercredi que la Grèce ne sortira "en aucun cas" de la zone euro et n'aura pas recours aux financements du FMI.

Cinq responsables du FMI ont toutefois entamé mercredi une mission en Grèce, à la demande d'Athènes, afin d'étudier l'éventualité d'une assistance technique pour aider le pays à redresser ses finances.

"Sur le plan technique, nous avons des missions qui les aideront à définir les programmes qu'il faut mettre en place", a souligné M. Strauss-Kahn.