La fin de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) va pénaliser des milliers de personnes handicapées qui touchent actuellement l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et l'ASS. Explications.

Un effet ricochet qui risque de coûter cher à des milliers de bénéficiaires de l'allocation aux adultes handicapés (AAH). Le 30 janvier, Gabriel Attal, le nouveau Premier ministre français, a annoncé la suppression de l'allocation de solidarité spécifique (ASS) pour les chômeurs en fin de droits, qui seront transférés au revenu de solidarité active (RSA). Cette mesure affecte environ 350 000 personnes, notamment celles bénéficiant de l'allocation aux adultes handicapés (AAH) et de l'ASS, d'après le site spécialisé Faire-face.fr.

Depuis 2017, il est en effet interdit de cumuler l'AAH (971 euros par mois) et l'ASS (545 euros par mois), mais une exception a été faite jusqu'au 31 décembre 2026 pour ceux qui en bénéficiaient déjà, sous certaines conditions. Près de 15 000 personnes handicapées, percevant jusqu'à 1 516 euros par mois en combinant ces deux allocations, sont concernées par cette suppression. Il y avait encore 40 000 personnes en 2016 bénéficiant de ces deux allocations, mais « leur nombre décroit vite puisqu'il n'y a plus de nouvel entrant », explique le site d'information sur le handicap.

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Les bénéficiaires de l'AAH ne pourront pas se tourner vers le RSA

Et avec la fin de l'ASS, les bénéficiaires de l'AAH ne pourront pas se tourner vers le RSA. En effet, les critères de revenus pour l'ASS sont plus élevés que ceux du RSA. Par exemple, une personne seule doit gagner moins de 1 271,90 euros pour l'ASS contre seulement 607,75 euros pour le RSA. De plus, le calcul du RSA prend en compte d'autres ressources, comme l'AAH elle-même.

Le montant de l'AAH dépasse le plafond du RSA pour une personne seule ou en couple, rendant les titulaires de l'AAH inéligibles au RSA.

« Reste à espérer que, lors de la “bascule”, le gouvernement prendra en compte le cas particulier de ces allocataires, explique Faire-face.fr. Et leur accordera une seconde dérogation. Ou bien alors que la mesure n'entrera pas en vigueur avant fin 2026... et la fin programmée de l'ASS. »

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