La mobilisation des agriculteurs peut durer « une journée », « une semaine » ou « le temps qu'il faudra pour que les réponses soient apportées », a déclaré mardi sur RMC le président de la FNSEA, alors que le mouvement de colère est frappé par le décès d'une manifestante sur un point de blocage.

« Nous apprenons chaque minute que des points de blocage nouveaux s'ouvrent », a indiqué Arnaud Rousseau. D'après les retours des agriculteurs sur le terrain, il va y avoir « des blocages qui vont s'échelonner tout au long de la semaine, de manière continue ou sporadique en fonction des endroits », a précisé le responsable du premier syndicat agricole français en affirmant que tous les départements seront concernés.

« Les choses vont se faire de manière cadencée pour continuer à montrer que ce n'est pas juste un coup de fièvre mais bien un sujet de fond », a-t-il ajouté. Des agriculteurs français manifestent depuis quelques jours leur mécontentement, notamment par des blocages de route, pour réclamer des mesures allant de la simplification administrative à des indemnisations plus rapides en cas de calamités.

Urgent de donner des perspectives au monde agricole

« Je veux redire l'urgence que la France a à prendre des décisions rapides pour redonner des perspectives au monde agricole parce que ce qui se passe là est un mouvement sans précédent et il faut apporter des réponses profondes et rapides », a relevé Arnaud Rousseau. Il a rencontré pendant deux heures le Premier ministre Gabriel Attal lundi soir, qui s'est engagé à des annonces « dans la semaine ».

« On ne lèvera pas les barrages tant que le Premier ministre n'aura pas fait des annonces très concrètes », a indiqué pour sa part Arnaud Gaillot, président des Jeunes agriculteurs, sur RTL mardi. « On n'a pas intérêt à ce que le mouvement dure dans le temps et s'enlise », a ajouté M. Gaillot, également reçu par Gabriel Attal lundi. « Les agriculteurs ont des fermes à faire tourner, ils ont autre chose à faire ».

Interrogé sur la possibilité de bloquer Paris, il a estimé que ce n'était pas « le but » car « s'il faut en arriver là, ça va devenir usant ». Mais « s'il le faut, potentiellement on y réfléchira et on le fera », a-t-il ajouté. « Je n'ai jamais vu (la détermination sur le terrain) à un niveau aussi élevé », a souligné Arnaud Gaillot.

Tôt mardi, sur un barrage routier dans l'Ariège, une agricultrice a été tuée, son mari et sa fille adolescente ont été grièvement blessés, a-t-on appris de sources concordantes. Les trois occupants de la voiture qui a foncé sur le barrage ont été interpellés et placés en garde à vue, selon une source policière. « Dans le moment particulier que vit l'agriculture, ce genre de drame est difficile à vivre », a déclaré Arnaud Rousseau en appelant « tout le monde au calme et à la raison et à faire en sorte que cette colère s'exprime dans le respect des biens et des personnes ».