Le Black Friday 2023, c'est officiellement ce vendredi même si les soldes ont déjà débuté bien avant un peu partout. Comme chaque année, l'événement va attirer les accros au shopping, mais aussi les petits escrocs et les cybercriminels.

Black Friday, Cyber Monday : ces opérations commerciales importées des Etats-Unis sont désormais bien installées en France. Limitées d'abord à une journée, elles ont même tendance à se prolonger, pour se transformer en Black Week ou Cyber Week. Si vous vous êtes baladé dans un centre-ville, une galerie marchande ou sur internet ce week-end, vous l'avez sans doute remarqué : les promos ont déjà commencé.

Une aubaine pour les accros au shopping, mais aussi pour les prévoyants, qui en profitent pour faire leurs courses de Noël à moindre coût : selon un récent sondage, près de 6 Français sur 10 achètent leurs cadeaux uniquement pendant les périodes de promotion (1).

La période est bénie, également, pour les escrocs qui cherchent à tirer parti de cette frénésie consumériste. Voici 5 pièges à éviter pour éviter des promotions trompeuses ou, plus grave, des arnaques malveillantes.

1 - Les fausses promos

« Ciblez les produits que vous désirez et comparez les prix en amont : cela vous permet de vérifier que vous achetez bien au prix le plus bas actuellement sur le marché et que la potentielle réduction fait bien référence au prix le plus bas pratiqué par le professionnel au cours des 30 jours précédents. » Le conseil émane de la DGCCRF (2), qui vient de publier une mise en garde sur le Black Friday.

En effet, certains commerçants peu scrupuleux sont tentés de gonfler le prix d'un produit juste avant les soldes, de façon à afficher une remise plus importante et donc accentuer artificiellement le sentiment de bonne affaire. La pratique n'est pas rare, même si elle est illégale. Depuis 2022, c'est la loi : toute réduction de prix doit faire référence au prix le plus bas pratiqué par le professionnel au cours des 30 jours précédents.

Prenez le temps de bien détailler les offres, de comparer les prix de référence avec ceux pratiqués ailleurs et soyez systématiquement méfiant face aux très grosses décotes, qui peuvent indiquer que le produit n'était pas initialement au prix affiché, ou qu'il s'agit d'une contrefaçon.

« Plus que 10 minutes pour profiter de ce prix », ou « 20 autres personnes regardent cet article » : méfiance !

2 - Les fausses urgences

Attention : certains commerçants sont prêts à tout pour encourager l'impulsion d'achat. En entretenant, notamment, un sentiment d'urgence. « Plus que 10 minutes pour profiter de ce prix », « 20 autres personnes regardent cet article », « Plus que trois articles en stock »...

Dans un communiqué sur les pièges du Black Friday, le Centre européen des consommateurs (CEC) France vous encourage à ne pas vous laisser impressionner par ces techniques manipulatoires, à la lisière de la légalité, qui « sont autant de manœuvres pour vous inciter à cliquer, acheter, s'abonner ou fournir des informations personnelles ».

Là encore, un seul conseil : prenez le temps, avant de valider votre panier d'achats, de vérifier dans le détail les produits et leurs prix assignés.

3 - Les informations cachées

Toujours pour accentuer l'attractivité des offres, certains sites sont tentés de cacher certaines informations susceptibles de dissuader l'acte d'achat. Par exemple :

  • des frais de port, voire de douane, très importants ;
  • des délais de livraisons très longs.

Si les informations sur le coût et le délai d'acheminement n'apparaissent pas clairement en amont du paiement, passez votre chemin.

Autre obligation pour le vendeur, rappelée par la DGCCRF : les articles en promotion doivent bénéficier des mêmes garanties en matière de défauts de fabrication non apparents, de défauts de conformité ou de service après-vente que tout autre article.

« Vérifiez l'identité du vendeur, la réputation du site internet, les mentions légales et conditions générales de vente »

4 - Les faux vendeurs

Les pratiques décrites ci-dessus, si elles sont hautement répréhensibles, relèvent de la filouterie à côté de ce qui suit. Les cybercriminels, en effet, sont prêts à aller beaucoup plus loin pour profiter de la frénésie. Certains n'hésitent pas, ainsi, à créer de fausses boutiques en ligne ou des clones de boutiques connues, remplies de promotions mais aussi de produits imaginaires dont vous ne verrez jamais la couleur.

Dans ce contexte, privilégier les sites marchands français sur lesquels vous avez déjà acheté et qui vous ont offert un service satisfaisant paraît une bonne idée. Si, toutefois, vous avez trouvé la perle rare chez un e-commerçant inconnu, prenez le temps de vérifier sa fiabilité. Dans une autre note, le ministère des Finances vous donne la marche à suivre. Notamment :

  • affichez l'adresse du site, pour vérifier qu'elle est cohérente avec le nom de la boutique ;
  • soyez vigilant sur l'orthographe et la syntaxe des contenus présentés ;
  • vérifiez la réputation du site en entrant son nom sur un moteur de recherche, éventuellement accompagné des termes « avis » ou « arnaques » ;
  • méfiez-vous en revanche des avis de consommateurs, qui ne sont pas toujours fiables ;
  • vérifiez ses mentions légales, qui doivent indiquer le nom de la société qui exploite le site, son contact et les moyens de la contacter.

5 - Les faux courriels

Vous vendre des produits inexistants n'est pas l'unique but que peuvent poursuivre les cybercriminels. Le Black Friday est aussi une bonne occasion de vous voler des données personnelles (état-civil, adresse, coordonnées bancaires, etc.) qui pourront ensuite être exploitées pour usurper votre identité et effectuer des achats à votre insu. C'est ce qu'on appelle du phishing.

Attention donc aux sollicitations que vous recevez par courriel ou par SMS, même émanant d'un commerçant connu, vous encourageant à cliquer sur un lien pour profiter des soldes : c'est une stratégie classique des cybercriminels adeptes de cette technique de fraude.

Le paiement, une étape risquée

Que le site web soit honnête ou non, l'étape du paiement comporte toujours un risque de fuite de données, surtout si vous payez par carte bancaire. Voici 2 conseils du CEC pour éviter que votre numéro de carte tombe entre de mauvaises mains :

  • « Payez en ligne via une connexion sécurisée et sur des sites qui commencent par « https » et sur lesquels apparaît un cadenas fermé.
  • Recourez à une carte virtuelle avec une somme fixe pour un achat unique sur Internet ou tout autre système sécurisé proposé par votre banque.

Comment obtenir une carte bancaire gratuite ?

(1) Source : Etude Sofinscope OpinionWay pour Sofinco, réalisée auprès d'un échantillon de 1 013 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. (2) Direction générale de la consommation, la concurrence et la répression des fraudes, qui dépend du ministère de l'Economie.