La Banque centrale européenne (BCE) réunit son conseil de gouverneurs jeudi prochain. La baisse des taux d’intérêt semble inéluctable, reste à savoir si elle sera de 0,50 ou de 0,75 point sur le principal taux directeur.

Jean-Claude Trichet, président de la BCE : « Nous sommes prêts à baisser les taux d'intérêts. (…) Nous assistons en ce moment à une période extraordinaire posant un défi, qui se caractérise par un désarroi extrême sur les marchés financiers et qui a commencé chez les économies avancées. (…) Récemment, les tensions dans le secteur financier ont débordé dans l'économie réelle et ont considérablement réduit la croissance mondiale. »

Axel Weber, responsable de la BCE et directeur de la banque centrale allemande : « Il y a de la marge pour une nouvelle baisse des taux. »

Ewald Novotny, membre du conseil des gouverneurs de la BCE et gouverneur de la banque d’Autriche : La dégradation de l'économie et le ralentissement de l'inflation « donnent à l'évidence une marge de manoeuvre à la BCE pour prendre de nouvelles mesures. »

José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne : « Les conditions sont là pour une baisse des taux d'intérêt. (…) J'attends une baisse des taux, mais je fais confiance à la banque centrale et comme je suis respectueux de son indépendance je ne pourrais pas dire exactement » son ampleur. « J'attends une voie très claire en ce sens. »

Jean-Claude Juncker, Premier Ministre du Luxembourg, chef de file des ministres des Finances de la Zone Euro : « Avec le recul attendu de l'inflation en Europe, il y a encore de la marge pour des baisses de taux. »

Christine Lagarde, Ministre française de l’économie : « Encore un effort, M. Trichet, ce serait bien. (…) Le vrai impératif, c'est la croissance et on le sait, l'arme monétaire peut être une arme efficace. »

Bank of America : "En fait, nous ne voyons aucun argument convaincant contre une baisse d'au moins 75 points de baisse jeudi prochain. (…) Les grands indicateurs économiques plongent à des vitesses record, l'inflation chute et le chômage remonte en flèche dans la Zone Euro. »

UBS, banque suisse : « Avec une inflation qui a virtuellement disparu et les craintes grandissantes d'une dépression couplée à une déflation, nous pensons que la BCE va utiliser son arsenal monétaire et réduire les taux de manière agressive. »

L’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), dans un rapport publié le 25 novembre : « L'apaisement prévu des pressions inflationnistes au cours des deux prochaines années permettra de nouvelles réductions des taux directeurs dans les mois à venir. (…) Ces taux pourraient tomber à 2% d'ici au printemps prochain, et rester à ce niveau durant une année. Si les conditions financières devaient se dégrader davantage ou si l'activité devait se ralentir plus rapidement que prévu, des réductions plus marquées des taux d'intérêt pourraient se révéler nécessaires à court terme. »

Jennifer MC Keown, Capital Economics : Le risque de déflation -d'une baisse généralisée des prix- dans la Zone Euro « est bien plus important que celui d'un rebond des prix au-delà du plafond de 2% que la BCE juge conforme à la stabilité des prix. »