Le président d'Auchan France, Arnaud Mulliez, juge le gouvernement trop « fébrile » sur le dossier de la flambée des prix dans l’alimentaire en grande surface, mais, il estime que la vérité devrait être rétablie, grâce à l'enquête de la DGCCRF lancée sur le terrain.

« Je suis choqué de cette fébrilité, ce n'est pas comme ça qu'on avance (...). Notre raison d'être a toujours été d'améliorer le pouvoir d'achat de la population », a déclaré M. Mulliez devant la presse.

Selon les résultats publiés dans une enquête de l'Institut national de la consommation (INC), les prix ont fortement augmenté, parfois jusqu’à 48%, entre novembre er janvier. Pour le président d’Auchan France, « le problème du monde politique, le problème des gens qui légifèrent et qui nous gouvernent, c'est de ne pas prendre le temps d'analyser les informations et de penser aux conséquences des conséquences ».

Selon le groupe, les produits de grande consommation distribués par l’enseigne n’auraient augmenté que de 2,54% entre novembre et janvier.

La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) a entrepris une série de contrôles dans les centrales d'achat et dans les magasins des « six principales enseignes ». M. Mulliez attend que le Premier ministre publie les résultats et que cette initiative permette de « rétablir la vérité ».

« Nos marges sont moins importantes en janvier 2008 qu'en janvier 2007 » du fait des hausses de tarifs des fournisseurs, a-t-il ajouté. « En 2007, on a subi des augmentations de tarifs de l'ordre de 6%, et déjà au 1er janvier 2008 on va à 10%, et des fournisseurs nous présentent déjà des deuxièmes hausses pour 2008, c'est considérable. », a-t-il estimé.

Concernant le lait, « de nouvelles hausses de tarifs nous sont proposées pour le 1er mars, toutes supérieures à 15% », alors que la hausse de la matière première se situe « aux alentours de 9% », explique Jean-Denis Deweine, directeur de la centrale d'achats alimentaire d'Auchan. Il ajoute avoir « décidé mardi de stopper les commandes chez un des deux grands intervenants, Candia, face à cet "abus" ».

Auchan a également refusé des hausses concernant les biscuits LU. « LU a stoppé notre approvisionnement le 16 février », a détaillé M. Deweine, précisant que la position d'Auchan avait « permis de réouvrir le dossier », désormais « en bonne voie » pour une reprise des livraisons.

Selon Auchan, « on est aujourd'hui dans la période la plus inflationniste que l'on ait (jamais) connue », après avoir atteint un « point bas » en avril 2007. « Je crains que le 2,5% (de hausse des produits de grande consommation) constaté en janvier ne croisse encore un peu dans les mois qui viennent », a affirmé le directeur de la central d'achats.