L’économie européenne sort de la récession, selon les prévisions d’automne de la Commission européenne (CE). Même si le PIB a reculé de 4% en 2009, les prévisions de croissance pour l’année prochaine sont de 0,7%, et de 1,6% pour 2011.

Selon la CE, les prévisions pour les pays membres de l’UE ont été plus pessimistes que la réalité. Ainsi, alors que l’Union prévoyait un recul de 3% pour la France, il n’a finalement été « que » de 2,2%. -5% en Allemagne contre -5,4% prévu. Et -7,5% en Irlande contre -9%. Seules la Grande-Bretagne, la Finlande et la Slovaquie ont vu un recul supérieur aux prévisions. Quant à la Pologne, il s’agit de l’exception européenne, puisque son PIB a augmenté de 1,9% en 2009. « Ceci est dû, en grande partie, aux mesures ambitieuses déployées par les gouvernements, les banques centrales et l’UE », a déclaré Joaquin Almunia, le commissaire responsable des affaires économiques et monétaires. Pour le commissaire, l’enjeu d’une relance durable et soutenue passe notamment par la poursuite de « l’assainissement du secteur bancaire ».

Assainissement du secteur bancaire

Un assainissement tout relatif, dont le nœud du problème réside dans le crédit. « Le crédit ne connaît pas d’amélioration. Les flux de crédit sont proches de zéro, voire dans certains cas négatifs », a déploré Joaquin Almunia. « Or, sans reprise du crédit, pas de reprise durable pour l’économie européenne ». Les voyants sont aujourd’hui loin d’être tous au vert dans l’UE. Notamment ceux du chômage, qui ne devraient pas bénéficier de cette embellie. Le taux de chômage actuel de 9,5% dans la zone euro en 2009, devrait passer à 10,7% en 2010 et même à 10,9% en 2011. La Commission estime en effet qu’il faudra attendre 2011 et la reprise d’une croissance durable pour voir cet indicateur se stabiliser.

Une inflation limitée

En attendant, la reprise ne s’annonce pas linéaire. Les effets des actions menées ces derniers mois dans le cadre de la politique budgétaire et monétaire devraient s’estomper en 2010 et l’activité mondiale pourrait à nouveau connaître une phase difficile. En outre, du fait d’une faible utilisation des capacités, de la faiblesse relative de l’évolution de la demande, d’une progression limitée de la rentabilité et d’une croissance très modérée du crédit, l’investissement ne devrait pas réellement redémarrer avant 2011. L’inflation, quant à elle, reste modérée. Elle ne devrait pas dépasser 1% en 2010 et devrait se stabiliser à 1,5% en 2011. Bref, l’UE estime que l’on est sur le bon chemin, mais la reprise durable ne sera possible que si la demande mondiale augmente plus que prévu. Et si les mesures politiques sont suffisamment efficaces pour assainir le secteur bancaire.