Le député Renaissance Jean-René Cazeneuve, rapporteur du budget à l'Assemblée, a reconnu mercredi être « assez nostalgique » du projet avorté de réforme « systémique » des retraites en 2020, tout en défendant la « belle réforme » de report de l'âge légal sur laquelle travaille le gouvernement.

« Il y a un nombre important de députés qui sont assez nostalgiques de la réforme initiale avec ce système universel. Et j'en fais partie. Je trouve que c'était une très belle réforme », a estimé ce cadre de la majorité, devant l'Association des journalistes parlementaires (AJP).

Lors de la précédente législature, le député faisait partie de la commission spéciale qui avait planché sur le projet de réforme des retraites visant à remplacer les 42 régimes existants par un « système universel par points ».

Le texte avait déclenché un important mouvement social fin 2019 et début 2020. Et, face aux milliers d'amendements des Insoumis, le gouvernement avait eu recours à l'arme constitutionnelle du 49.3 pour faire passer le projet de loi sans vote. Puis, Emmanuel Macron avait annoncé suspendre la réforme en raison de la pandémie de Covid-19.

Une réforme actuelle jugée « nécessaire »

« Elle était trop systémique, trop importante. Elle a été probablement incomprise et courait probablement après trop de lièvres », a estimé Jean-René Cazeneuve.

« Revenir à quelque chose qui est quand même une vraie réforme des retraites, mais qui n'a pas l'ambition et la complexité de ce qui était apporté par l'autre, ça me paraît tout à fait raisonnable dans le contexte actuel », a estimé le député du Gers.

Il défend la réforme actuelle, « nécessaire (...) pour permettre plus de justice dans la prise en compte des carrières longues, de la pénibilité ».

Durant la campagne, le président-candidat Macron a plaidé pour une réforme paramétrique en décalant l'âge légal jusqu'à 65 ans. Il a évoqué ensuite un recul à 64 ans accompagné d'un allongement de la durée de cotisation.

Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran a assuré mardi que « la concertation continuait » entre le gouvernement et les partenaires et que des annonces seraient faites « d'ici la fin de la deuxième semaine de décembre ».